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En ce samedi 30 du mois de mars 2019, le dicton du jour est :

 « Souvent, la Saint-Amédée, est de mars la plus belle journée ».

Un mauvais début de journée

Pourtant, c’est un samedi matin qui commence mal dû à des actes d’incivilité révoltants constatés par les premiers arrivants: portillon d’accès non fermé, plusieurs pots de yaourt sur le sol de l’entrée, les toilettes des filles dans un état scandaleux, effets personnels laissés en désordre .....

Les dix commandements de Neptune et la charte de bonne conduite des Morses semblent bien loin pour ces membres peu scrupuleux qui - bien que bénéficiant de la confiance du président du club et donc possesseurs d’un jeu de clefs - profitent de la liberté d’accès à nos locaux associatifs pour laisser libre cours à leur veulerie et à leur lâcheté.

« Belle journée de Saint-Amédée, de soleil on ne devra pas se priver »

Une fois les sentiments de dégoût et d’amertume passés, Frédéric et Jean-Claude réparent les deux siphons des éviers extérieurs en inox, tandis que Marc traite une fuite d’huile (découverte par Henri) sur l’ancien compresseur. C’est l’arrivée de Geneviève qui est l’évènement déclencheur pour aller voir l’état d’avancement des travaux de réhabilitation du sémaphore de Callelongue.

Des guetteurs et des vigies

Marseilleveyre signifie, en provençal, « voir Marseille ». Au 15ème siècle des postes de guet perchés sur des points élevés, comme les vigies du sommet de La Garde, Marseilleveyre et de l'île de Riou, prévenaient Marseille - par des signaux visuels transmis de l’un à l’autre - de l'approche de galères espagnoles, génoises ou autres navires ennemis et attaques barbares.

A noter que la première mention d'un point de garde au sommet du massif de Marseilleveyre remonte à 1302 : le « Farossium in loco de Masselhaveyra ». Placé à une altitude de 432 mètres, il fait face à la vigie (ou farot) de l'île de Riou et communique aussi avec la « Turris de Gardia ». La vigie de Marseilleveyre est occupée par deux guetteurs jusqu'en 1814.  

Le sémaphore de Callelongue en quelques dates

Un sémaphore (du grec sema : signe et phoros : qui porte), est un poste de défense établi sur la côte, chargé de surveiller les approches maritimes.

Avec son champ de vision exceptionnel balayant 235° par le sud, le sémaphore de Callelongue-Croisette offre l'un des plus beaux points de vue sur les approches maritimes de Marseille, l'archipel de Riou et la rade sud, mais aussi et surtout le Parc national des calanques. Solidement ancré aux premiers contreforts du rocher des Goudes, à 109 m au-dessus de la surface de la mer, le bâtiment constitue à la fois un repère et un signal.

La construction du sémaphore ou plutôt du « poste électrophorique » du Cap Croisette fut décidée en 1862 sous Napoléon III dans le cadre de la grande campagne étatique de développement du télégraphe électrique et aussi, du renforcement du système défensif.

Le sémaphore de Callelongue a joué à la fois le rôle de bureau télégraphique et de poste de guet. Il permettait de surveiller les incendies ou l’approche d’éventuels envahisseurs par l’Est de la rade de Marseille. Mis en service en 1863, il communiquait par des mâts à signaux avec les sémaphores du Bec de l’Aigle et du Frioul.  

Entre les deux guerres, le mât de signaux type « Depillon » qui était sur la tour, fut remplacé par un projecteur lumineux pour améliorer la communication de nuit.

image 482  Depillon

Le sémaphore de Callelongue est un modèle classique « Méditerranée » de type 1860 que l’on retrouve sur toute la côte méditerranéenne. La partie rectangulaire hébergeait les logements du chef de poste et de son adjoint. La tour ronde adjacente comprend trois niveaux et la terrasse de veille.

Les guetteurs qui y vivaient, n'avaient qu'un brave mulet comme moyen de locomotion. D’ailleurs, sa difficulté d’accès par un unique chemin muletier, fut à l’origine de son désarmement après la fin de la 2ème guerre mondiale.

sémaphore2

Construite entre les deux guerres quelques mètres en dessous, afin de mieux contrôler le passage entre les îles (Riou, Maïre) et la côte, se trouve la batterie du sémaphore de Croisette et ses deux cuves pour canons de 95mm Lahitolle, avec un poste d’observation entre les deux cuves.

Batterie 2 de Callelongue Batterie de Callelongue canon

Ces canons d’une portée de 9 500 mètres avaient l’avantage de pouvoir être utilisés par des servants peu entrainés comme le chef de poste du sémaphore et son adjoint. Cela n’empêcha pas pour autant la prise de l’édifice par les troupes allemandes, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui en firent un poste de surveillance.

Rénovation du sémaphore Sémaphore tagué

La batterie fut désarmée dans l’immédiat après-guerre et le sémaphore abandonné par la Marine nationale près d'un quart de siècle. L’ensemble a été mis à la disposition du Parc national des calanques en juillet 2015.

Le sémaphore signalera le Parc des calanques

Le Parc, séduit par sa situation exceptionnelle, a le projet d'y installer une vigie permanente. Équipés de moyens d'observation performants, des gardes moniteurs du parc y assureraient ainsi une surveillance à courte comme à très longue portée, avec notamment dans leur ligne de mire l'archipel de Riou.

Il imagine aussi y proposer son premier espace d’information au public.

Le projet comporte la réhabilitation et la rénovation complète du site (près de 120 m² de surface utile), son adaptation à sa nouvelle mission et son équipement en vue de recevoir ponctuellement du public accompagné, ce qui suppose entre autres de restaurer l'escalier donnant accès à la tour télégraphe construite en 1860, de mettre en place des garde-corps et installer des sanitaires.

Débutés au printemps 2016 avec l'aide des stagiaires de l'association d'insertion Evolio, les premiers travaux ont permis d'évacuer le plus gros des détritus et gravats, Le reste de matériaux a été réutilisé sur place, notamment pour servir d'assise à la construction d'une plate-forme terrasse et de gradins destinés à recevoir le public. Il est vrai qu'à 27 € la minute de vol, l'héliportage de matériel reste la solution d'ultime recours...

Une seconde phase va comprendre, notamment :

  • La suppression des citernes extérieures pour partie effondrées et très dangereuses.
  • La suppression de nombreuses verrues périphériques en béton non contemporaines du sémaphore et ajoutées au fil du temps (la guérite en béton sur la tour du sémaphore, le bâtiment carré supportant les antennes télécoms, l’ancien WC sur le promontoire Est, etc.)
  • La fermeture du bâtiment au moyen de grilles.
  • La pose d’un mât dans la tour du sémaphore redonnant l’aspect initial du sémaphore et accueillant les antennes.
  • Le confortement de la toiture.

Ces travaux s’inscrivent dans une opération de requalification paysagère menée par le Parc national en partenariat avec le Conseil départemental 13 et la mairie des 6e et 8e arrondissements. Restera à aménager l'actuel sentier muletier conduisant au sémaphore afin de permettre à la majorité des randonneurs, notamment les plus jeunes, d'atteindre sans risque le bâtiment et profiter de son emplacement unique pour appréhender d'un seul coup d'œil toute l'étendue et la beauté du Parc.

 

Mousquemorses, chaînon de calcaire karstique et spéléo genèse. Le sol y est quasi inexistant, les falaises calcaires prolongées d'éboulis sont parcourues de très nombreuses failles et fissures dans lesquelles s'ancrent les racines des végétaux.Aussi, arrivés au sémaphore, Frédéric propose aux mousquemorses - en empruntant le beau sentier « jaune » n° 2 en balcon sous le Pas de la Demi-Lune - d’aller voir la grotte du déserteur, une excavation naturelle (bel exemple de spéléogénèse) sur le flanc Est du Rocher de Saint-Michel. Puis de rejoindre la calanque de la Mounine, par le tracé vert n° 2 qui suit le fond du thalweg aboutissant à la calanque de la Mounine. De Callelongue au sémaphore, c’était le parcours que le groupe devait initialement faire.

  • Une petite balade de presque trois heures de marche, dans des chemins empierrés et des passages très glissants.

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L’aridité persistante associée aux embruns marins (aérosols enlevés par le vent à la crête des vagues ou formés par le ressac conditionne  la subsistance d'une végétation adaptée

Le massif de Marseilleveyre est un chaînon de calcaire karstique propice à la randonnée, offrant un panorama exceptionnel sur la rade de Marseille, les îles environnantes. Aucun cours d'eau ne le parcourt et il constitue un écosystème particulier.

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  • Ces travaux s’inscrivent dans une opération de requalification paysagère menée par le Parc national en partenariat avec le Conseil départemental 13 et la mairie des 6e et 8e arrondissements. Restera à aménager l'actuel sentier muletier conduisant au sémaphore afin de permettre à la majorité des randonneurs, notamment les plus jeunes, d'atteindre sans risque le bâtiment et profiter de son emplacement unique pour appréhender d'un seul coup d'œil toute l'étendue et la beauté du Parc.

Mousquemorses, chaînon de calcaire karstique et spéléo genèse

Le massif de Marseilleveyre est un chaînon de calcaire karstique propice à la randonnée, offrant un panorama exceptionnel sur la rade de Marseille, les îles environnantes. Aucun cours d'eau ne le parcourt et il constitue un écosystème particulier.

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Le sol y est quasi inexistant, les falaises calcaires prolongées d'éboulis sont parcourues de très nombreuses failles et fissures dans lesquelles s'ancrent les racines des végétaux.

L’aridité persistante associée aux embruns marins (aérosols enlevés par le vent à la crête des vagues ou formés par le ressac) conditionne la subsistance d'une végétation adaptée.

Aussi, arrivés au sémaphore, Frédéric propose aux mousquemorses - en empruntant le beau sentier « jaune » n° 2 en balcon sous le Pas de la Demi-Lune - d’aller voir la grotte du déserteur, une excavation naturelle (bel exemple de spéléogénèse) sur le flanc Est du Rocher de Saint-Michel. Puis de rejoindre la calanque de la Mounine, par le tracé vert n° 2 qui suit le fond du thalweg aboutissant à la calanque de la Mounine.

Epilogue

De Callelongue au sémaphore, c’était le parcours que le groupe devait initialement faire.

Une petite balade de presque trois heures de marche, dans des chemins empierrés et des passages très glissants.

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Sur le chemin du retour vers son domicile, Jean-Claude fait une halte à Notre Dame de la Garde pour y mettre un cierge et y acheter une petite statue de N-D. Car au mois de juin, il fête ses soixante-seize printemps.