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En ce week-end de Pentecôte, les marmottes qui ne sont pas contraintes par la journée de solidarité en profitent pour explorer les gorges du Verdon. La météo est favorable : grand bleu le matin et ciel un peu couvert en début d’après-midi, puis retour du beau temps dans le courant de l’après-midi.

Dimanche 24 mai, arrivés à onze heures au chalet "le

refuge" aux Bondils, nous prenons possession de nos

chambres.

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puis nous nous dirigeons vers la Chapelle Saint Pierre au Perrier pour une ballade qui nous conduira au sommet du mont Chiran (dénivelé : 650 mètres).

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Nous prenons la piste balisée en jaune à gauche de la chapelle. La pente est régulière et le sentier est tout au long à découvert.

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Après avoir traversé le «Champ Viehl» et longé le ravin de Mal Vallon nous arrivons au Portail de Blieux, col bien visible situé entre le Grand Mourre à droite et le Chiran à gauche. Ce petit plateau sommital offre un large panorama des Alpes à la Méditerranée.

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Le mont Chiran Le grand Mourre

 

Après quelques minutes de pause qui nous permettent d’admirer à nos pieds la vallée de l’Asse de Blieux, nous rejoignons la large piste qui monte au sommet où se trouvent un refuge et un observatoire. Un vent froid souffle et la boisson chaude qui nous est servie à l’arrivée est la bienvenue.

 

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Petite anecdote, une cabane au bord de la falaise et non au fond du jardin abrite des toilettes sèches. Cette installation permet de satisfaire ses besoins naturels tout en admirant, au grand air, le point de vue remarquable sur la vallée. Il ne faut pas avoir le vertige ni peur du froid !

L’heure est venue de rejoindre le refuge des Bondils où, après une partie de cartes très disputée, nous prenons un dîner reconstituant et plongeons dans les bras de Morphée.

Lundi, à la première heure, nous partons pour le fameux sentier Martel. Après avoir laissé un véhicule au Point Sublime, nous rejoignons le chalet de la Maline, point de départ officiel du sentier Martel.

Le sentier Blanc-Martel est le plus prestigieux et sans doute le plus beau du Verdon. Il est tracé sur la rive droite du Grand Canyon, entre le chalet de la Maline et le point Sublime. Praticable toute l’année, il fait rarement l’objet d’un aller-retour. Mieux vaut utiliser deux véhicules, ou bien prendre un taxi à l’arrivée. Il est moins fatiguant de remonter le cours de la rivière, en partant de la Maline, ainsi les grandes dénivellations sont parcourues en descente.

Mais à qui cette randonnée doit-elle son nom ? Et bien, en 1905, Edouard-Alfred Martel, guidé par Isidore Blanc, effectuait la première grande exploration du grand canyon du Verdon avec l’aide des habitants de Rougon et de la Palud sur Verdon.

Le sentier, balisé en rouge et blanc, commence à quelques mètres en amont du chalet de la Maline. La balade débute en descente par une longue sente bien marquée vers le lit du Verdon, entre les arbres.

 

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De nombreux escaliers nous attendent dont certains sont bien raides.

 

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Le sentier se maintient à une assez bonne hauteur par rapport au torrent. Il offre de très belles perspectives sur les gorges au niveau du rétrécissement de l’Etroit des Cavaliers.

Après être descendu presque au niveau du cours d’eau, le sentier remonte vers le haut des gorges.

Plus loin, des aménagements (escaliers métalliques et câbles) permettent le franchissement de l’éboulis de Guègues

Nous reprenons à nouveau de la hauteur pour gagner la brèche Imbert. Il s’agit du passage le plus spectaculaire du parcours: dans un goulet vertigineux, une échelle métallique très raide descend sur plusieurs dizaines de mètres : deux cent cinquante-cinq échelons, jusqu’aux abords de la rivière que l’on aperçoit en contrebas, presque à la verticale.

 

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Après ce passage qui peut paraître impressionnant, le sentier se dessine en corniche au-dessus de l’eau, ménageant encore de beaux points de vue sur les gorges et les falaises.

 

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Juste avant l’escalier qui mène au premier tunnel, nous décidons de descendre, dans des éboulis, jusqu’au lit du Verdon, pour notre pause déjeuner. Mais la halte est brève car les rochers sont couverts de résine et ne permettent pas la sieste tant attendue.

Nous remontons donc et franchissons le premier tunnel dit de Trescaire, long d’une centaine de mètres puis celui qui suit, le tunnel du Baou, beaucoup plus long (670m) avec un sol recouvert de flaques d’eau. Ce tunnel exige l’utilisation d’une lampe de, sinon c’est le noir absolu.

 

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Ces tunnels sont les témoins d’un ancien aménagement hydroélectrique qui visait à canaliser les eaux du Verdon entre les parties amont et aval des gorges. Le projet prévoyait de réaliser une usine hydroélectrique à la sortie du grand canyon et de dévier sur vingt kilomètres le Verdon à travers un canal maçonné passant à flanc de falaise ou à travers la roche, dans des tunnels tels que ceux-ci. La construction des tunnels commence en 1905. A dos de mulet, sur les sentiers pentus dévalant la rive gauche du torrent, les ouvriers charrient des matériaux très lourds, pierres, ciment et rails de chemin de fer. Quatre années plus tard, travaux sont abandonnés, laissant le projet inabouti. Depuis l’aménagement du sentier Blanc-Martel, en 1928, par le Tourisme Club de France, les deux tunnels sont empruntés par les randonneurs. Les autres tunnels sont en partie effondrés et donc interdits d’accès car dangereux.

 

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Nous redescendons jusqu’au Verdon, franchissons le Bau par une petite passerelle et rejoignons par des marches bétonnées, le parking Samson où nous avons laissé un véhicule le matin.

Après cette Magnifique randonnée dans le grand Canyon des gorges du Verdon, nous faisons une halte pour nous ravitailler en spécialités locales : miel, fromage, … puis nous retournons récupérer la deuxième voiture qui est restée au chalet de la Maline. A la terrasse du chalet nous admirons une dernière fois les gorges du Verdon tout en appréciant une boisson chaude.

 

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Il est déjà l’heure de reprendre la route pour regagner nos pénates. Demain, tout le monde travaille !

Texte et photos : Geneviève MARTIN