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19 Avril 2024

Samedi 4 mai 2013, la bande des joyeuses marmottes s’est donné rendez-vous à 9h00 pour « co-voiturer » en direction des gorges du Verdon. Le temps est de la partie, mais cela va-t-il durer ?

En route, nous faisons quelques « arrêts photos » pour immortaliser le début des gorges aux aplombs vertigineux.

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A l’arrivée, nous déposons nos sacs au gîte où nous avons réservé des petits chalets pour la nuit. Notre hôtesse « belge » nous accueille et nous fait la conversation pendant que nous dégustons les moelleux au chocolat qu’elle nous a offerts pour accompagner notre café.

Après cette pause agréable, nous rejoignons la chapelle Saint Pierre au Perrier où démarre notre randonnée de 12 kilomètres (dénivelé de 630 mètres).

Ces montagnes sont le domaine du pastoralisme depuis le XV ème siècle. Petites cabanes de pierres sèches, murets ; l’eau précieuse domestiquée est utilisée avec parcimonie. Ce sont les troupeaux d’Aix qui viennent passer l’été. Certains alpages semblent très fréquentés mais d’autres sont laissés à l’abandon et leurs murets sont écroulés. Les épineux : prunelle, églantier, chardons et ronces ainsi que les buis commencent à envahir les terrasses et ferment le paysage.

Nous prenons la piste balisée en jaune à gauche de la chapelle. Après avoir traversé le « champ viehl » et longé le ravin de « Mal Vallon », nous arrivons au Portail de Blieux, col bien visible situé entre le Grand Mourre dont la falaise nous domine à droite et le Chiran à gauche.

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Le Chiran

Quelques minutes de pause pour nous permettre d'admirer à nos pieds la vallée de l'Asse de Blieux, et nous rejoignons la piste de l'observatoire qui nous conduit au petit plateau sommital qui offre un large panorama des Alpes à la Méditerranée.

Le mont Chiran ‘1905 m) est un observatoire privilégié de la région du Verdon.

Son sommet est occupé par un observatoire astronomique qui utilise les atouts de sa situation (qualité de l’air, absence de lumières parasites) et un refuge gardé où nous profitons de l’accueil sympathique qui nous y est réservé pour nous réchauffer en sirotant une boisson chaude.

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Il est temps de descendre et de regagner nos chalets pour une bonne douche et une soirée conviviale.

Après une nuit réparatrice, nous découvrons que la météo a changé et que nous devons modifier notre programme. Plus question de faire le sentier Martel qui est interdit à cause des délestages faits par EDF en raison du niveau élevé des retenues d’eau.

Nous décidons d’abord de nous rendre au village en ruines de Châteauneuf les Moustiers qui a été édifié à la suite de la victoire du Comte de Provence sur Boniface III de Castellane en 1189.

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Il regroupe principalement des habitants du Castrum Novum établis précédemment à quelques centaines de mètres sur la colline des Barris. Placé sur la "route romaine" qui relie Grasse à Riez, le village est peuplé de deux cent âmes au XIIIème siècle. Il a été propriété de multiples familles seigneuriales au fil du temps. La famille Pontèves, seigneurs de Carcès, y édifiera, au début du Xème siècle, un château dont il subsiste encore aujourd'hui une partie de la structure. En 1856, le village compte 576 habitants pour connaitre ensuite un violent exode rural. La nouvelle route départementale qui ignore Châteauneuf pour passer à La Palud accroit son isolement tandis que la Grande Guerre saigne sa jeunesse. Après la deuxième guerre mondiale, le village n'est plus habité. Il est fusionné à la commune de La Palud en 1974. Aujourd'hui  Châteauneuf est un saisissant témoignage de la rudesse de la vie des "gavots" (nom méprisant donné par les habitants de la basse-provence à ceux des montagnes).

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Nous poursuivons notre visite par une petite randonnée sur la voie romaine jusqu’à la chapelle Notre-Dame (troglodytique). Elle est dite "Notre Dame de la Baume" ou du "templier" (un templier s'y serait réfugié ).

Nous regagnons nos véhicules pour rejoindre la Palud sur Verdon d’où démarre le sentier du Bastidon qui surplombe les gorges du Verdon. Sa durée et sa difficulté sont équivalentes à celles du sentier Blanc-Martel (6h - 16 km - 750 m de dénivelé). Ce sentier permet de découvrir les gorges vues d’en haut, mais aussi la forêt de Barbin.


Nous prenons le sentier qui se dirige au sud-est et qui parcourt cette partie du Grand Canyon par un sentier en balcon. Ce sentier démarre en forêt et sur une pente descendante de 118m d’altitude relativement importante qui correspond à la quasi totalité de la descente du parcours.

 

 Arrivé très vite en bas du ravin, il va falloir remonter l’intégralité du dénivelé pour arriver sur le col opposé des voûtes d’Emeraudes. C’est de ces voûtes que l’intégralité des gorges est la plus visible avec notamment la découverte de la Basse Ralingue et du Bau de la Quille. On pourra regretter de ne pas voir plus apparaître la rivière Verdon qui rajoute un charme supplémentaire au lieu.

Le dénivelé est ensuite relativement régulier dans une montée peu soutenue mêlée parfois de légères descentes. Le sentier suit la falaise par la droite, creusé par la corrosion, pour laisser un passage parfois étroit pour nous randonneurs. Plus on avance dans cet endroit aussi joli qu’austère par son aridité contrôlée, plus on aperçoit et on admire, sur la falaise opposée, de splendides pics rocheux qui dépassent de la forêt. Nous sommes très proches du précipice maintenant et certains passages se feront à l’aide de mains courantes notamment au passage du ravin de Ferné.

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Pour le retour, nous empruntons le sentier en sens inverse. La pluie nous ayant rattrapés en chemin, nous ne traînons pas et reprenons la route vers Marseille, les jambes fatiguées mais avec de beaux panoramas en tête.