Le coin des Morses
Grâce à mon Père, merci Papa, j’avais avant même d’arriver à Nouméa un magnifique semi-rigide sur remorque de 6 mètres avec un moteur Yamaha 100 CV flambant « presque-neuf ». Je dois dire que j’entretiens avec mon bateau une relation amour-haine.
Je ne compte plus le nombre de fois où je l’ai voué aux Gémonies. A commencer par le jour où je l’ai reçu dans son container le lendemain de mon arrivée. Tout en gérant mon installation personnelle, à la prise en main d’un nouveau métier et à l’apprivoisement d’une quarantaine de nouveaux collègues, il m’a fallu trouver en 48 heure un emplacement où le stocker et dans la foulée trouver une bonne âme pour le tracter jusque là. Imaginez le stress! Avec beaucoup de chance, j’ai réussi à obtenir un emplacement au port à sec de Boulari. L’endroit n’est pas extraordinaire à 30 minutes de chez moi, mais il a le mérite d’être un peu plus proche des spots du Sud: la corne sud, l’ilot Mato, l’île Ouen ou la Baie de Prony ...
Heureusement, il fonctionne à merveille, même si après six mois, je n’ai toujours pas réussi à immatriculer la remorque. Car après la recherche d’une place, il m’a fallu installer un crochet à ma nouvelle voiture, obtenir le permis E, voir si les éclairages fonctionnaient, ce qui n’est toujours pas le cas. Donc impossible de passer aux mines et d’obtenir une carte grise. Enfin, j’ai quand même le droit de le promener sur sa remorque dans l’enceinte du port à sec et surtout de le mettre à l’eau.
Mais pour une journée en mer, il faut également s’assurer d’une bonne météo. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas gagné à Nouméa. Oh, c’est certain, il fait beau pratiquement tous les jours. Mais avec quatre jours sur cinq, un alizé qui se renforce au fil des heures pour dépasser les 25-30 nœuds au cours de l’après-midi. Parfait pour un tour de voilier, mais très inconfortable en zodiac sauf si on a le vent dans le dos.
Et pour terminer, il faut arriver à convaincre quelques camarades de tenter l’aventure. Sur le papier, tout le monde est toujours très enthousiaste. Mais le jour venu, les candidats disparaissent. Entre les obligations: familles, astreintes … et les nombreuses autres tentations: plongée en club, kite, randonnées, sortie plage sur les ilôts tout proches… les candidats prêts à prendre quelques risques fondent comme neige au soleil.
Mais cette fois, c’est mon jour de chance: mon ami Marc se décide à la dernière minute, banco ! Il adore la mer. Il m’invite souvent les jours de grand vent sur son voilier, c’est un marin qui connait le vent et le soleil et ne va pas bouder si les conditions forcissent un peu. Il n’a pas peur de partir à l’aube, ni de rester en mer jusqu’au coucher du soleil. Et il ne craint pas de plonger hors club. Chance.
Marc propose d’explorer la baie de Prony que je ne connais pas. La baie est réputée parmi les voileux comme un des meilleurs abris. Elle est immense, sauvage et les mouillages sont légions. Le village de Prony abrite quelques cabanes de weekend. Pendant l’hiver austral, les baleines à bosses apprécient ce havre et viennent y mettre bas.
Mer d’huile et pins colonnaires
Pour la première fois, j’embarque deux cylindres sur mon bateau. Des dix litres trois cents bars, ce qui nous autorise deux plongées de 40 minutes pour ceux qui arrivent à gérer leur air avec modération dans un minimum de volume. Marc propose de plonger sur l’aiguille de Prony. J’acquiesce avec enthousiasme. Le site est réputé unique au monde, du moins à si peu de profondeur. C’est une source hydrothermale qui en précipitant avec l’eau de mer a produit une stalagmite géante allant de moins 37 mètres à un peu plus d’un mètre sous la surface.
Attention, danger isolé
L’endroit est d’apparence facile d’accès, une balise marque le site. Il est autorisé de s’y amarrer et comme la baie est des plus tranquilles, cela ressemble au rêve de tout plongeur. Mais les deux disques noirs indiquent bien un danger, nous aurions dû mieux y prêter attention. A peine la tête sous l’eau, Marc entraperçoit un requin foncer droit sur lui. On s’interroge : quelle espèce de requin ? Inoffensive ou dangereuse ? Faut-il poursuivre ou abandonner ? Les requins n’attaquent jamais les plongeurs, il faut en être convaincu.
Alors nous nous convainquons du mieux possible en plongeant rejoindre les abysses. Il faut d’abord traverser une première couche d’un mètre d’eau douce, qui refuse de se mélanger avec l’eau de mer. Cela crée une ambiance de lumière diffuse toute particulière, plutôt sombre. Nous allons logiquement droit au fond, tout en longeant l’aiguille. Et là, posé sur le sol, j’observe.
Ombres et lumière
L’aiguille se dessine en contre jour. Tout comme notre ami le requin qui de temps à autre se laisse fugacement entrevoir. Ambiance, doum-doum, doum-doum. Je parie pour un requin bouledogue, pas des plus rassurants.
Il me semble distinguer un autre massif, qui se dessine à peine dans le bleu. Comme Marc m’avait indiqué que l’aiguille est relativement petite pour une plongée, et que je suis toujours curieux, je lui fais signe de partir explorer. Oui, c’est bien un énorme bloc qui se dresse sur le fonds mélange de sable et de boue. Nous poursuivons. Des barracudas viennent nous observer. Nous cessons de regarder derrière et au dessus de nous. Arrivé à la paroi, je me mets dos au mur et je scrute l’eau turbide.
Dessin de l’IRD, très ressemblant …
Le voilà, il s’approche escorté de trois grosses carangues speciosus adultes et trainant comme une escorte d’une demi-douzaine de remoras. Oui, c’est sûrement un bouledogue. Je retiens ma respiration et le regarde s’approcher. Il arrive et l’espace d’un instant, nos regards se croisent. Et pan, d’un coup de queue le voilà reparti se cacher dans l’eau trouble.
Pas trop rassuré avec Marc, nous poursuivons notre exploration avec toujours un œil derrière la tête. Il est difficile de se concentrer sur les coraux et les nudibranches qui semble-t-il abondent à cet endroit. A vrai dire, je n’ai pas réussi à en voir une seule de toute la plongée, distrait par notre ami qui par épisode se rappelle à notre bon souvenir. Comme si nous allions l’oublier!
A force de chercher à le garder en ligne de mire, nous finissons par faire plusieurs tours sur nous même et nous perdre. Marc pense que le bateau est d’un côté, je suis convaincu de l’autre… Nous décidons de remonter dans le bleu, sans trop faire biper nos ordinateurs, mais sans trop traîner non plus... Ouf, le bateau n’est pas loin et il n’y a aucun courant. J’ai vite fait de quitter mon gilet et d’un coup de palme énergique remonter dans le bateau. Saufs !
Il n’est que dix heures du matin. Nous décidons de poursuivre plus calmement par une exploration du fond de la baie où se jettent plusieurs rivières. D’abord la baie du carénage où deux voiliers à l’ancre se reposent dans un somptueux écrin de verdure. Puis en poursuivant avec peu de fonds vers la rivière des Kaoris. Personne. Et pourtant, il y a un joli ponton qui mène à un bassin d’eau alimenté par une source d’eau thermale: le bain des japonais. Et pour finir tout à l’extrémité de la baie, une magnifique petite cascade d’eau douce qui permet tout à la fois de se délasser et se dessaler. La végétation est je comprends presque intégralement endémique. Là encore, tout est à la fois familier (des buissons, des pins, des arbustes), mais subtilement différent. Je regrette de ne pas être botaniste.
Nous prenons le chemin du retour et décidons de faire un stop sur l’ilot Casy. Il y a là une petite plage déserte avec une bel ombre où je suis certain qu’il ferait bon camper. Après un rapide sandwich, une petite sieste réparatrice, nous cherchons et trouvons un chemin balisé qui nous mène au sommet de l’ilot, où nous attend une vue panoramique sur toute la baie. A part l’usine de nickel de Vale en rade nord à laquelle il vaut mieux tourner le dos, aucun bâtiment n’est visible. Une pluie soudaine change l’ambiance, mais rapidement le soleil revient.
L’heure tourne, nous réembarquons pour embouquer le canal de Woodin. Entre les falaises de la grande terre et l’ile Ouen, les rivages sont presque déserts et très arborés. Le courant est au maximum, la surface de l’eau dessine des courbes et des embryons de maelstrom impressionnants. J’hésite à plonger seul, il me reste une demi-bouteille, Marc ayant séché la sienne à la première plongée. Puis finalement, je me lance au pied du phare de Woodin.
Le phare de Woodin
Marc me dépose dans la baie, à l’abri du courant. Après l’expérience du matin et compte tenu de la réputation du canal pour le « gros », je ne fais guère le fier et me colle au récif. J’ai bien indiqué à Marc mon intention de passer la pointe et me laisser emporter par le courant. L’eau est trouble, la visibilité ne dépasse pas les 15 mètres. A peine immergé, un banc de grosses carangues me tourne autour, elles me suivront toute la plongée. Je suis partagé entre l’idée de rejoindre le milieu du canal pour voir le « gros » et celle de rester près du récif pour protéger mes arrières. Alors j’oscille entre les deux au gré de mon courage. La plongée est trop vite terminée. Je remonte avec un goût de trop peu, à refaire au plus vite avec au moins un camarade pour gonfler mon courage.
Enfin, je ressors satisfait d’avoir sorti mon bateau et réalisé mon programme de plongée. De retour avec le soleil déclinant, je l’aime bien aujourd’hui mon semi-rigide. Je rêve déjà à la prochaine sortie. Il me faudra convaincre quelques camarades pour m’accompagner. Marc me répète plusieurs fois que l’aiguille de Prony, il faut la faire de nuit car c’est tapis de crabes et autres crustacés. Mais aussi, caché dans l’ombre …
Avis aux amateurs.
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- Écrit par : Rémi Fritsch
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Pâque désigne la fête juive (Pâque originelle juive ou Pessah) qui commémore la sortie d'Égypte et la liberté retrouvée des enfants d'Israël, tandis que Pâques désigne la fête chrétienne commémorant à la fois la dernière Cène instituant l'Eucharistie, la Passion du Christ et sa résurrection.
Le retour du printemps, la renaissance de la nature après les longs mois d'hiver se rattachent aussi à la fête de Pâques dans des cultures païennes et la tradition populaire. L’œuf, par exemple, est le symbole de la germination qui se produit au début du printemps. Certains mythes populaires, en France et surtout au Québec, font référence à la cueillette de l'Eau de Pâques : il s’agit de recueillir de l'eau de pluie tombée au matin de Pâques, l’eau ainsi collectée permettrait de guérir des maladies.
Pour les Morses, en ce samedi de Pâque(s), le mythe de l’Eau de Pâques est devenu une réalité avec le robinet de l'évier de la cuisine du club qui a en quelque sorte « sonné les cloches » des fidèles présents.
En effet, dès son arrivée à la base du bout du monde, l’inoxydable président de MSLC ouvre la vanne principale d’alimentation en eau sanitaire et saperlipopette ! Le robinet de la cuisine décide de vivre sa propre vie sans que l’on puisse l'arrêter.
A l'arrivée de Frédéric (colonel de service ce matin-là), il est décidé de pourvoir au remplacement de cet équipement domestique qui refuse de faire ce que l’on attend de lui malgré les premiers soins prodigués par Jean-Michel, notre chef cuistot, qui en a pourtant vu d’autres en matière de robinets de cuisine récalcitrants.
Suite à une recherche plus ou moins fructueuse dans le stock de pièces détachées en tout genre du club, un robinet d’occasion qui a l'air en bon état est déclaré « bon pour le service » avec une autorisation spéciale du président de la section plongée.
S’engager dans des travaux de plomberie chez les Morses est un acte qui fait appel, de la part des intervenants, à des qualités foncières comme la persévérance et la détermination.
Par exemple, le démontage du « corps du délit » est à l’origine d’une réunion d’état-major, menée sur place en urgence, aboutissant à une résolution ferme et sans appel : il faut desceller l’évier. La présence du mur, les parois rapprochées des deux bacs et l’encombrement du peu d’espace disponible par deux tiges filetées ne permettent pas l’usage d’une clef de démontage des écrous de fixation du socle du robinet en question.
La bataille de l’Eau de Pâques est engagée avec son lot de problèmes divers et variés, les acteurs sont nombreux : Jean-Claude, Lucien, Pierre, Marc, Frédéric. Les premiers combats sont un succès, le robinet est remplacé. Mais l’ennemi est tenace : les raccords flexibles étant trop longs, ils se courbent en formant une pliure néfaste à un bon débit.
La suite au prochain numéro ! ...
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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Pour ma troisième plongée de l'année, me voici embarqué sur notre fidéle "Suscle II" avec pour équipiers de palanquée: Sylvie et Didier (le roi Kal), direction la "boulégeade", sur l'île de Riou.
A bord notre Martine nationale a assuré la sécurité surface, tandis que toutes les palanquées s'en allaient pour la grotte de la "boulégeade" (Cette grotte a deux ouvertures, une coté Sud-Ouest de l'île de Riou dans la calanque de la Boulégeade vers 6 à 7 m de fond et l'autre débouche face au large plein Sud à une profondeur de 24 m en plein milieu d'un beau tombant).
La mer est belle, l'eau transparente et la température acceptable à 16°.
Durant cette plongée nous avons croisé, poulpes, sars, dorades, dentis, rougets de belle taille, un beau mérou, une belle murène, spirographes, corail, etc.
Après 45 minutes de plongée nous revoici à bord pour direction notre base.
Marc, notre spécialiste matériel, avec le fournisseur et spécialiste du compresseur BAUER K14, ont fait de nombreux essais évolutifs en pression et débit, changé le clapet du premier étage, l‘électrovanne des purges automatiques, ont fini par changer le piston libre du 3° étage.
Et miracle de la persévérance tout remarche.
L’heure du repas sonnant nous l’avons partagé en toute convivialité sur la terrasse du club.
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- Écrit par : Jean-Claude Eugene
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Episode 1, Passe de Dumbéa lundi matin
Aujourd’hui, c’est Lundi. Les gens normaux se précipitent pour retourner à leur bureau, moi le premier. Mais il fait beau et surtout il n’y a pas un souffle de vent de prévu, ce qui est plutôt rare. De plus, Thierry a promis une sortie à la passe de Dumbéa en partant de la pointe Chaleix, que j’admire depuis mon balcon. Alors je décide de prendre ma matinée pour aller plonger. Les lundis au soleil, cela fait partie des petits bonheurs de ceux qui travaillent. Encore faut-il savoir les saisir au vol.
Mise à l’eau à sept heures, c’est presque la grasse matinée pour moi qui part normalement à 6h30. Organisation militaire oblige, nous mettons les gaz pour embouquer la pointe à 7h05 et comme la mer est lisse, on accélère. Je savoure le bateau presque vide (cela change du weekend end), la traversée du lagon en longeant l’ilot maître puis la sèche croissant. Nous voilà vite rendu à la passe de Dumbéa.
Mon binôme sera Hinde. Elle ne consomme pas trop et a le coup de palme des marathoniens, donc pas de souci. Thierry hésite un peu: courant entrant ou courant sortant? Finalement sur un coup de dés ou après une longue réflexion bien mûrie (nul ne le saura jamais), il prend la très bonne décision de nous jeter sur l’extérieur. Impatient de nous mettre à l’eau, nous nous immergeons dès l’arrêt du moteur sur un fond de 15 mètres.
L’eau est très claire. Il n’y a aucun courant. Alors comme j’aime bien le bleu et que j’adore « voler », je décide d’aller vers le milieu de la passe plutôt que de coller au récif. L’œil aux aguets, je scrute le bleu dans l’espoir de voir… que sais je? C’est bien là le plaisir de la plongée, la surprise! Par réflexe, je me retourne pour surveiller si Hinde arrive à suivre et là je reste saisi.
Puis je me mets à crier en faisant signe à Hinde de regarder derrière: une escouade de requins en formation très légèrement au dessus de nous. Sur deux ou trois niveaux et très étalés dans le sens de la largeur, ce sont des MARTEAUX!!! Hinde se retourne et se rapproche... Un peu d'angoisse? Le banc se rapproche, se sépare pour passer de chaque côté de nous. Je commence à compter celui de droite, je suis arrivé à 22. Il devait y en avoir une dizaine de l'autre côté. Je crois voir un gris au milieu, légèrement plus petit. Ils nous contournent donc et puis s’éloignent dans le bleu sans nous prêter attention. Bientôt, trop tôt, ils ont disparu.
Adrénaline, euphorie et frustration se succèdent rapidement. Oui, c’est aussi frustrant. Car même avec cinquante mètres de visibilité, c'est comme voir le tour de France passer alors qu'on est au bord de la route. Quelques secondes trop vite terminées. On a beau essayer de se rattraper en surface, en racontant encore et encore notre histoire. Même si à chaque fois, on se retrouve le sourire aux lèvres, il n’y a pas de retour en arrière possible.
Thierry me dit qu’il s’agit du petit requin marteau, car le grand requin marteau est solitaire. Et que c’est la première fois qu’il entend dire que des plongeurs ont vu de tel bancs en Nouvelle Calédonie. J'ai donc eu un coup de chance extraordinaire.
Episode 2, Passe de Ouano
La safari-plongée de ce mois de mars sera à Ouano, ainsi Thierry en a décidé. Le Ouano surf camp vient de rouvrir, ce n’est qu’à 1h30 de route de Nouméa aussi il faut en profiter. C’est ma fois un très bon choix. Juste au bord de l’eau dans une baie relativement protégée avec quand même un souffle de vent pour ne pas mourir de chaleur, l’endroit est très sympathique. Il y a bien quelques moustiques un peu voraces, mais il suffit de s’installer à côté d’une peau plus sucrée pour être tranquille.
Help, marée basse !
La passe de Ounao est marquée par l’épave d’un Ever prosperity. Je dis un, car il y a deux épaves identiques d’Ever prosperity sur les récifs extérieurs dans le Sud. Il s’agit d’un type de bateau construit en série pendant la seconde guerre mondiale. Le même capitaine semble les avoir échoués pour toucher l’assurance.
« Pour la seconde plongée, je vous larguerai sur le site de la petite caraïbe. Nagez droit vers le récif et essayez de le contourner, récif main droite. Rémi tu seras avec Gaëlle ».
Oui chef, bien chef. Je propose d’aller exactement du côté opposé afin d’une part de ne pas plonger en palanquée de 20 plongeurs (le meilleur moyen d’écarter toute vie dans un rayon de 200 mètres) et aussi parce que j’ai l’espoir de retrouver le tombant de la passe. On croise un grand serpent noir (Aipysurus Laevis) qui se laisse approcher. Mais rien n’y fait. Le fond reste peu profond, bien poli avec quelques coraux en très bon état, signe de fort courant bien que ce ne soit pas le cas aujourd’hui. Je décide de revenir en arrière.
Nous trouvons un sable très blanc, avec des formations rocheuses isolées et quelques patates de coraux. Et une petite raie manta (manta de récif, je crois) qui se fait nettoyer la bouche ouverte. Gaëlle a tout le temps de me prendre en photo : elle est si paisible et familière que nous lui tournons autour pendant plusieurs minutes sans l’effrayer.
Être au top
Au bout d’un moment, je fais signe à Gaëlle de me passer son appareil pour la prendre en photo à son tour. A peine m’a-t-elle tendu l’appareil que nous apercevons un grand requin marteau qui arrive droit sur notre trio. Par réflexe, j’appuie sur le bouton rouge: ce sera ma première photo sous marine en Nouvelle Calédonie. J‘hésite à la partager, car j’entends d’ici les critiques :
Fais pas ci, fais pas ça ..
« Pas terrible le cadrage, il manque la moitié de la raie et la moitié du requin… » «Aucune profondeur de champ, le marteau est flou, le focus est sur la raie manta… »« Oui, il n’a même pas réussi à caser son binôme entre le marteau et la raie manta, pas terrible pour l’ambiance… »
Quand à la seconde, c’est à bout de souffle à la poursuite de ce diable de marteau que j’appuie sur le bouton rouge …
Peut mieux faire …
« Pas terrible comme grain et il manque un bout de la queue … » « Il aurait pu mettre un filtre rouge pour la couleur … »
Bref, je ne me vois pas beaucoup d’avenir dans la photo. Mais, ce qu’il me reste, c’est que voir une manta en plongée, c’est rare. Voir un requin marteau, c’est très rare. Et alors les deux en même temps… Thierry me dit que c’est la première fois qu’il entend dire que des plongeurs ont pris une telle photo en Nouvelle-Calédonie. J'ai donc eu un coup de chance extraordinaire. Bon, je préfère m’arrêter là, car je sens que je commence à énerver.
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- Écrit par : Rémi Fritsch
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Samedi 25 mars se trouve être le jour de « l’Annonciation », c’est-à-dire l'annonce faite par l'archange Gabriel à la Vierge Marie de sa maternité divine.
Puisque l'Annonciation est citée dans l'Évangile et le Coran, le gouvernement libanais a décrété que le jour de l'Annonciation est jour de Fête nationale, illustrant ainsi l'unité islamo-chrétienne.
Le 25 mars est aussi la Fête nationale grecque. En effet ce jour, Fête de l'Annonciation et de l'Orthodoxie en l'an 1821, correspond au soulèvement révolutionnaire contre 400 ans d'occupation ottomane sur tout le territoire ; évènement qui mena à la constitution de l'Etat grec.
Pour les Morses, ce n’est vraiment la « Fête » : cela fait deux samedis consécutifs que la météo n’est pas de la partie! Une pluie cinglante, un vent du sud-est, soufflant par moment à 70 km/h, une mauvaise mer, bref un sale temps. C’est pour cela que seule une poignée de Morses a répondu présent.
Respectant la dignité de sa fonction, Jean-Claude Eugène, président de MSLC, arrive le premier vers les 8H30, rejoint par Marc à 9H00. L’opération « compresseur » pouvait alors commencer.
Après avoir vérifié le fonctionnement du compresseur n° 1 et son débit, Marc constate qu'il ne monte plus en pression, d'où démontage et nettoyage des purges, remplacement des joints toriques qui présentent des fuites, réglage du pressostat. Las, le compresseur ne monte qu'à 150 bar.
Pendant ce temps, Jean-Claude nettoie les abords et la cuisine avec rangement de la vaisselle et préparation du café de l’infatigable Marc, responsable motivé du matériel club, continue à s'affairer avec l’appui cette fois-ci de Frédéric, notre colonel à l’inventaire et à un contrôle ciblé des détenteurs du club. N’oublions pas notre jeune Morse adopté par la communauté: Nelson, avec son bonnet du Machu Picchu (ancienne cité inca du XVe siècle à l’est de la Cordillère des Andes, aux limites de la forêt amazonienne, située au Pérou).
L'heure passant, Martine et Pierre ont rejoint le groupe des irréductibles, suivis de Lucien, qui lui arrivait d’une réunion de son club nautique du Vieux Port.
Après un repas pris en commun, un sort a été fait au "panettone" (don d’un Morse anonyme) ce gâteau traditionnel des habitants de la Lombardie, du Milanais et du Piémont dont la dégustation fait partie des traditions de Noël.
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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