Le coin des Morses
Le 13 avril 1942, un premier contingent de deux mille prisonniers de guerre français (des « fortes têtes » qui ne se résignaient pas à leur sort et étaient entrés en résistance par des actes de sabotage et des tentatives d'évasions) découvre le camp disciplinaire 325 de Rawa-Ruska (aujourd'hui Rava-Russkaja, près de Lwow, en Ukraine).
Ils seront bientôt suivis de milliers d'autres. Tous vont souffrir des rigueurs extrêmes de ce camp de représailles situé dans une zone d'opérations militaires hors des contrôles de la Croix Rouge internationale. Évoquant Rawa-Ruska sur les ondes de la BBC, Winston Churchill le baptise le « camp de la goutte d'eau et de la mort lente ».
Le 13 avril 2019, soixante-dix-sept ans après cet évènement douloureux - parmi tant d’autres - de notre « récit national », quelques Morses ne se résignent pas à simplement attendre le retour des plongeurs croisiéristes du Soudan et décident de leurs activités pour ce samedi matin.
Première option: l’immersion printanière.
Martine, Gisèle, Luc, Patrick et Guy se préparent pour une plongée dans les eaux marseillaises (13 à 14° C) et plus particulièrement sur le site de la pierre de Briançon. En effet, La pierre de Briançon est un rocher (comme une dent) qui se détache de l'eau, sur la face sud de l’île de Jarre.
Ce spot de plongée est connu plus particulièrement pour sa superbe arche sous laquelle on passe facilement à environ 25 mètres de profondeur. Couverte de gorgones, de corail et de spirographes, elle offre un superbe spectacle propice à de belles photos....
Deuxième option : le service du travail d’intérêt associatif.
Jean-Claude, Marc et Frédéric, au titre du service du travail d’intérêt associatif, démontent - non sans effort - puis remplacent le joint de la bonde en laiton du bac gauche de l’évier de rinçage du petit matériel de plongée.
Le nouveau joint est un « joint maison » confectionné par Marc dans un morceau d’Hypalon (marque commerciale de DuPont de Nemours pour cet élastomère réputé pour sa résistance aux composés chimiques, aux températures extrêmes et aux ultraviolets).
Remontage de l’ensemble avec la mise en place de deux siphons neufs achetés par Frédéric, le tout assorti d’un sérieux coup de balai.
Option complémentaire: la visite des batteries côtières du Cap Croisette
Après le départ de nos Morses plongeurs et plongeuses, Frédéric, Marc et Jean-Claude partent pour une visite du Fort Napoléon où, durant l’occupation allemande de la deuxième guerre mondiale, un nombre impressionnant de blockhaus, casemates et divers ouvrages souterrains a été construit dans des délais courts à partir de 1943.
Parmi les différentes parties prenantes à la construction et mise en œuvre du Südwall (« rempart du sud » - le mur de la Méditerranée) à Marseille, il y avait le Reichsarbeitsdienst (abréviation RAD - Service du travail du Reich) qui était une organisation du Troisième Reich des années 1933 à 1945. À partir de juin 1935 chaque jeune homme et jeune fille étaient obligés d'effectuer un service de travail de six mois qui précédait le service militaire.
Pendant la guerre, le RAD fut de plus en plus utilisé pour des constructions importantes dans l'environnement des troupes au combat. À partir de 1943 , des équipes construisirent ainsi des petits bunkers et des abattis sur les plages de la Méditerranée et de l'Atlantique, avec l'organisation Todt (voir photo de pose de barbelés).
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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Le 6 avril 1793, confrontée aux périls extérieur (coalition européenne) et intérieur (guerre de Vendée), la Convention nationale crée un Comité de Salut public destiné à superviser le gouvernement et prendre des mesures d'urgence appropriées à la situation ...
Le samedi matin 6 avril 2019, Marc, Frédéric et Jean-Claude confrontés à des conditions météorologiques exécrables et à un départ massif de Morses vers le Soudan, décident de créer un comité de salut associatif destiné à remettre de l’ordre dans les locaux du club et à préparer le retour de la belle saison pour les plongeurs.
Puisque la Révolution française est évoquée dès ces premières lignes, c’est l’occasion de rappeler que le 6 avril était généralement le 17ème jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français (ou calendrier révolutionnaire français utilisé de 1792 à 1806). Germinal tirait son nom « de la fermentation et du développement de la sève de mars en avril », selon les termes du rapport présenté à la Convention nationale.
En ce samedi marqué par une forte pluie accompagnée de violentes bourrasques, nos trois Morses du club de plongée du Bout du monde s’interrogent également sur la réalité du dicton du jour :
« Au jour de Saint-Prudence, s’il pleut, s’il vente, peu après le mouton danse ».
Sous une autre formulation, cela veut dire que les dépressions atmosphériques et la chaleur du début de printemps rendent l’herbe grasse et que saint Prudence est fêté le 6 avril. En effet, né en Espagne et mort le 6 avril 861, il fut évêque de Troyes puis reconnu comme saint par l'Église.
Priorité du comité: les compresseurs et la station de gonflage
Le 22 mars 2019 lors d’une réunion avec des représentants du milieu de la plongée sous-marine, la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a présenté son action régionale "centres de plongée" en PACA. Il s’agit d’une campagne de contrôle initiée chaque année avec une thématique différente; cette année, c'est le tour des centres de plongée et leurs équipements sous pression (ESP), l'an dernier c'était les garages de réparation auto.
L'objet affiché de ces contrôles est de détecter les équipements en infraction et de procéder à un rappel à la loi, voir à des sanctions administratives et transmission de PV au procureur si problème grave.
Les visites seront inopinées, aléatoires et en binôme par deux fonctionnaires ; le déroulement des contrôles est envisagé ainsi :
- vérification des blocs présents de manière aléatoire,
- vérification des installations de gonflage,
- vérification des qualifications et actions des TIV (techniciens en inspection visuelle),
- sensibilisation au risque pression.
Un effort est donc porté par notre comité du samedi matin sur le rangement du local abritant les deux compresseurs, l’affichage des consignes de gonflage.
Autre axe d’effort : les paillassons en sagne de la terrasse du club
Avec 5 000 ha, les roselières de Camargue sont les plus vastes de France. Si la coupe du roseau vert, comme fourrage d’été, est pratiquée dès le Moyen-Age, elle s’effectue aujourd’hui essentiellement sur le roseau sec de mi-novembre à fin mars, appelé la sagne.
La coupe manuelle au « sagnadou » , minime aujourd’hui, a laissé place à une exploitation mécanique à grande échelle. Avec 2 000 ha coupés, et un million de bottes par an, la Camargue assure les trois quarts de la production française dont la très grande majorité vient des marais de petite Camargue dans le Gard.
Car ces roseaux ne sont pas cultivés, ils poussent toujours de façon naturelle et sont recueillis par les "sagneurs" , qui pratiquent dans les étangs de Vauvert, un métier vieux de 700 ans.
Et bien non, le paillasson n'est pas en Camargue l'objet sur lequel on s'essuie les pieds! Souvent utilisé dans les mas de Provence et de Camargue, le paillasson est en fait un rouleau de roseaux tressés et cousus entre eux au point de chaînette, avec un fil de nylon, dans différentes largeurs, pour donner les fameux paillassons qui procure une ombre rafraîchissante et efficace ; ils furent longtemps confondu avec leur cousin: le canisse provençal.
Les paillassons camarguais ainsi confectionnés peuvent servir pour la réalisation de couvertures pour les toitures de maisons traditionnelles (toit de chaume) mais aussi pour la réalisation de paillotes, d’ombrages pour les pergolas, de parasols, de palissades brise-vue ou brise-vent...
La finition - sous la pluie - de la pose des paillassons en sagne, en ce samedi matin 6 avril, donne à la terrasse du club une allure de paillotte, avec ses deux pergolas totalement recouvertes.
En référence à « l'affaire des paillotes » - nom donné à l’affaire politico-juridique faisant suite à l'incendie nocturne d'une paillote « Chez Francis », servant de restaurant sur une plage et installée illégalement sur le domaine public maritime - peut-on aujourd’hui évoquer la paillotte « Chez Lucien », à Callelongue, sans s’attirer les foudres du préfet et des gendarmes ?
Axe d’effort ancillaire : le nettoyage de la cuisine
C’est, une fois de plus, Jean-Claude qui s’attèle à ses tâches ancillaires et importantes dans la vie sociale de notre communauté de Morses.
Sans ordre de priorité: nettoyage de la cuisine, du four micro-ondes, des plaques de gril, rangement de la vaisselle accumulée en vrac sur l’évier.
Pour le repas, Martine et Mario (M&M’s), nous ont rejoints et nous avons pu déguster les choux farcis de chantilly que Martine avait préparés.
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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En ce samedi 30 du mois de mars 2019, le dicton du jour est :
« Souvent, la Saint-Amédée, est de mars la plus belle journée ».
Un mauvais début de journée
Pourtant, c’est un samedi matin qui commence mal dû à des actes d’incivilité révoltants constatés par les premiers arrivants: portillon d’accès non fermé, plusieurs pots de yaourt sur le sol de l’entrée, les toilettes des filles dans un état scandaleux, effets personnels laissés en désordre .....
Les dix commandements de Neptune et la charte de bonne conduite des Morses semblent bien loin pour ces membres peu scrupuleux qui - bien que bénéficiant de la confiance du président du club et donc possesseurs d’un jeu de clefs - profitent de la liberté d’accès à nos locaux associatifs pour laisser libre cours à leur veulerie et à leur lâcheté.
« Belle journée de Saint-Amédée, de soleil on ne devra pas se priver »
Une fois les sentiments de dégoût et d’amertume passés, Frédéric et Jean-Claude réparent les deux siphons des éviers extérieurs en inox, tandis que Marc traite une fuite d’huile (découverte par Henri) sur l’ancien compresseur. C’est l’arrivée de Geneviève qui est l’évènement déclencheur pour aller voir l’état d’avancement des travaux de réhabilitation du sémaphore de Callelongue.
Des guetteurs et des vigies
Marseilleveyre signifie, en provençal, « voir Marseille ». Au 15ème siècle des postes de guet perchés sur des points élevés, comme les vigies du sommet de La Garde, Marseilleveyre et de l'île de Riou, prévenaient Marseille - par des signaux visuels transmis de l’un à l’autre - de l'approche de galères espagnoles, génoises ou autres navires ennemis et attaques barbares.
A noter que la première mention d'un point de garde au sommet du massif de Marseilleveyre remonte à 1302 : le « Farossium in loco de Masselhaveyra ». Placé à une altitude de 432 mètres, il fait face à la vigie (ou farot) de l'île de Riou et communique aussi avec la « Turris de Gardia ». La vigie de Marseilleveyre est occupée par deux guetteurs jusqu'en 1814.
Le sémaphore de Callelongue en quelques dates
Un sémaphore (du grec sema : signe et phoros : qui porte), est un poste de défense établi sur la côte, chargé de surveiller les approches maritimes.
Avec son champ de vision exceptionnel balayant 235° par le sud, le sémaphore de Callelongue-Croisette offre l'un des plus beaux points de vue sur les approches maritimes de Marseille, l'archipel de Riou et la rade sud, mais aussi et surtout le Parc national des calanques. Solidement ancré aux premiers contreforts du rocher des Goudes, à 109 m au-dessus de la surface de la mer, le bâtiment constitue à la fois un repère et un signal.
La construction du sémaphore ou plutôt du « poste électrophorique » du Cap Croisette fut décidée en 1862 sous Napoléon III dans le cadre de la grande campagne étatique de développement du télégraphe électrique et aussi, du renforcement du système défensif.
Le sémaphore de Callelongue a joué à la fois le rôle de bureau télégraphique et de poste de guet. Il permettait de surveiller les incendies ou l’approche d’éventuels envahisseurs par l’Est de la rade de Marseille. Mis en service en 1863, il communiquait par des mâts à signaux avec les sémaphores du Bec de l’Aigle et du Frioul.
Entre les deux guerres, le mât de signaux type « Depillon » qui était sur la tour, fut remplacé par un projecteur lumineux pour améliorer la communication de nuit.
Le sémaphore de Callelongue est un modèle classique « Méditerranée » de type 1860 que l’on retrouve sur toute la côte méditerranéenne. La partie rectangulaire hébergeait les logements du chef de poste et de son adjoint. La tour ronde adjacente comprend trois niveaux et la terrasse de veille.
Les guetteurs qui y vivaient, n'avaient qu'un brave mulet comme moyen de locomotion. D’ailleurs, sa difficulté d’accès par un unique chemin muletier, fut à l’origine de son désarmement après la fin de la 2ème guerre mondiale.
Construite entre les deux guerres quelques mètres en dessous, afin de mieux contrôler le passage entre les îles (Riou, Maïre) et la côte, se trouve la batterie du sémaphore de Croisette et ses deux cuves pour canons de 95mm Lahitolle, avec un poste d’observation entre les deux cuves.
Ces canons d’une portée de 9 500 mètres avaient l’avantage de pouvoir être utilisés par des servants peu entrainés comme le chef de poste du sémaphore et son adjoint. Cela n’empêcha pas pour autant la prise de l’édifice par les troupes allemandes, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui en firent un poste de surveillance.
La batterie fut désarmée dans l’immédiat après-guerre et le sémaphore abandonné par la Marine nationale près d'un quart de siècle. L’ensemble a été mis à la disposition du Parc national des calanques en juillet 2015.
Le sémaphore signalera le Parc des calanques
Le Parc, séduit par sa situation exceptionnelle, a le projet d'y installer une vigie permanente. Équipés de moyens d'observation performants, des gardes moniteurs du parc y assureraient ainsi une surveillance à courte comme à très longue portée, avec notamment dans leur ligne de mire l'archipel de Riou.
Il imagine aussi y proposer son premier espace d’information au public.
Le projet comporte la réhabilitation et la rénovation complète du site (près de 120 m² de surface utile), son adaptation à sa nouvelle mission et son équipement en vue de recevoir ponctuellement du public accompagné, ce qui suppose entre autres de restaurer l'escalier donnant accès à la tour télégraphe construite en 1860, de mettre en place des garde-corps et installer des sanitaires.
Débutés au printemps 2016 avec l'aide des stagiaires de l'association d'insertion Evolio, les premiers travaux ont permis d'évacuer le plus gros des détritus et gravats, Le reste de matériaux a été réutilisé sur place, notamment pour servir d'assise à la construction d'une plate-forme terrasse et de gradins destinés à recevoir le public. Il est vrai qu'à 27 € la minute de vol, l'héliportage de matériel reste la solution d'ultime recours...
Une seconde phase va comprendre, notamment :
- La suppression des citernes extérieures pour partie effondrées et très dangereuses.
- La suppression de nombreuses verrues périphériques en béton non contemporaines du sémaphore et ajoutées au fil du temps (la guérite en béton sur la tour du sémaphore, le bâtiment carré supportant les antennes télécoms, l’ancien WC sur le promontoire Est, etc.)
- La fermeture du bâtiment au moyen de grilles.
- La pose d’un mât dans la tour du sémaphore redonnant l’aspect initial du sémaphore et accueillant les antennes.
- Le confortement de la toiture.
Ces travaux s’inscrivent dans une opération de requalification paysagère menée par le Parc national en partenariat avec le Conseil départemental 13 et la mairie des 6e et 8e arrondissements. Restera à aménager l'actuel sentier muletier conduisant au sémaphore afin de permettre à la majorité des randonneurs, notamment les plus jeunes, d'atteindre sans risque le bâtiment et profiter de son emplacement unique pour appréhender d'un seul coup d'œil toute l'étendue et la beauté du Parc.
Mousquemorses, chaînon de calcaire karstique et spéléo genèse. Le sol y est quasi inexistant, les falaises calcaires prolongées d'éboulis sont parcourues de très nombreuses failles et fissures dans lesquelles s'ancrent les racines des végétaux.Aussi, arrivés au sémaphore, Frédéric propose aux mousquemorses - en empruntant le beau sentier « jaune » n° 2 en balcon sous le Pas de la Demi-Lune - d’aller voir la grotte du déserteur, une excavation naturelle (bel exemple de spéléogénèse) sur le flanc Est du Rocher de Saint-Michel. Puis de rejoindre la calanque de la Mounine, par le tracé vert n° 2 qui suit le fond du thalweg aboutissant à la calanque de la Mounine. De Callelongue au sémaphore, c’était le parcours que le groupe devait initialement faire.
- Une petite balade de presque trois heures de marche, dans des chemins empierrés et des passages très glissants.
L’aridité persistante associée aux embruns marins (aérosols enlevés par le vent à la crête des vagues ou formés par le ressac conditionne la subsistance d'une végétation adaptée
Le massif de Marseilleveyre est un chaînon de calcaire karstique propice à la randonnée, offrant un panorama exceptionnel sur la rade de Marseille, les îles environnantes. Aucun cours d'eau ne le parcourt et il constitue un écosystème particulier.
- Ces travaux s’inscrivent dans une opération de requalification paysagère menée par le Parc national en partenariat avec le Conseil départemental 13 et la mairie des 6e et 8e arrondissements. Restera à aménager l'actuel sentier muletier conduisant au sémaphore afin de permettre à la majorité des randonneurs, notamment les plus jeunes, d'atteindre sans risque le bâtiment et profiter de son emplacement unique pour appréhender d'un seul coup d'œil toute l'étendue et la beauté du Parc.
Mousquemorses, chaînon de calcaire karstique et spéléo genèse
Le massif de Marseilleveyre est un chaînon de calcaire karstique propice à la randonnée, offrant un panorama exceptionnel sur la rade de Marseille, les îles environnantes. Aucun cours d'eau ne le parcourt et il constitue un écosystème particulier.
Le sol y est quasi inexistant, les falaises calcaires prolongées d'éboulis sont parcourues de très nombreuses failles et fissures dans lesquelles s'ancrent les racines des végétaux.
L’aridité persistante associée aux embruns marins (aérosols enlevés par le vent à la crête des vagues ou formés par le ressac) conditionne la subsistance d'une végétation adaptée.
Aussi, arrivés au sémaphore, Frédéric propose aux mousquemorses - en empruntant le beau sentier « jaune » n° 2 en balcon sous le Pas de la Demi-Lune - d’aller voir la grotte du déserteur, une excavation naturelle (bel exemple de spéléogénèse) sur le flanc Est du Rocher de Saint-Michel. Puis de rejoindre la calanque de la Mounine, par le tracé vert n° 2 qui suit le fond du thalweg aboutissant à la calanque de la Mounine.
Epilogue
De Callelongue au sémaphore, c’était le parcours que le groupe devait initialement faire.
Une petite balade de presque trois heures de marche, dans des chemins empierrés et des passages très glissants.
Sur le chemin du retour vers son domicile, Jean-Claude fait une halte à Notre Dame de la Garde pour y mettre un cierge et y acheter une petite statue de N-D. Car au mois de juin, il fête ses soixante-seize printemps.
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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En ce samedi matin 16 mars 2019, Frédéric, Marc et Jean-Claude ont prévu une balade de "Callelongue" à la calanque de la "Mounine". Entre-temps, ils sont rejoints par Frédéric II, colonel de gendarmerie à la retraite.
Ce sont donc quatre "Mousquemorses" - accompagné de Serge en début de parcours - qui longent le littoral en suivant le tracé du GR 98-51, celui-ci correspond à l’ancien chemin des douaniers de la calanque de Callelongue.
Sachant que l'île de Riou était devenue le paradis des contrebandiers vers la fin du Premier Empire, est-ce de ce temps-là que date - le long de la côte - le sentier de la douane, ou plus exactement l'ex sentier des batteries ?
Avec la vue sur les îles toutes proches, une végétation « sudiste », de la roche calcaire, la bande des quatre est séduite par cette petite balade.
Un certain vendredi matin, le 14 septembre 2018, dans la calanque de la Mounine quatre hectares de végétation sont partis en fumée malgré la mobilisation de quatre-vingts marins-pompiers ainsi que quatre Canadair et un bateau pompe. Car l’endroit est extrêmement compliqué d'accès et c'est pour cette raison que le Bataillon des marins pompiers n’a pas hésité à engager des moyens nautiques et aériens de lutte pour circonscrire au plus vite les flammes.
Nos quatre Mousquemorses sont désolés du triste spectacle offert par des pins d’Alep « anémomorphosés » (c’est-à-dire sculptés par le vent) brûlés. Ses pins étaient d’une grande beauté et participaient au caractère pittoresque des paysages de la calanque de la Mounine.
La Mounine abrite également des plantes très rares et protégées au niveau international. C’est notamment le cas de l’astragale de Marseille (1ère photo ci-après), du plantain à feuilles en alène (2ème photo), de la thymélée tartonraire (3ème photo) et du faux statice nain (4ème photo).
Ces plantes fragiles qui poussent au plus près du littoral, ont une croissance lente et ont moins de chance de repousser après le passage du feu.
La calanque de la Mounine, mini calanque peu abritée, est la première rencontrée sur le sentier côtier. Son nom féminin tient à sa forme particulière qui signifierait « sexe de femme », un dérivé du mot « mona » qui signifie « guenon » ; le mot mona venant lui d’un mot arabe « maimun » qui veut dire « singe ». Il existe aussi une variante avec « moumoune ».
Pour un Marseillais, « couillon de la mounine » signifie simple d’esprit. Exemple concret chez les Morses : « Vé le, ce couillon de la mounine qui ne fait pas la différence entre un 51 et un Casa ».
La calanque peu profonde fait aussi penser à un petit aquarium. A sa sortie, la profondeur devient plus importante et le reste jusqu'à l'îlot de la Mounine. A partir de cet îlot apprécié des pêcheurs mais parfois soumis à de violents courants commence le plateau des Chèvres (profondeur d’environ 10 mètres) qui relie la côte aux îles de Jarre et Jarron situées en face.
Le sentier s’élargit et rapidement se profile pour nos quatre marcheurs une construction massive en pierre, surnommée à tort « l’amphithéâtre ».
Rien à voir avec une origine antique, il s’agit en réalité de la batterie de la Mounine, construite en 1813 par Napoléon 1er pour accueillir 3 canons de 36 pouces sur affût de côte et un mortier de 12 pouces.
En ce temps de guerres incessantes, la marine britannique, maitresse des mers depuis Gibraltar, appliquait un blocus féroce pour affaiblir la France. Ses frégates croisaient au large du port de Marseille et il fallait protéger les navires qui cherchaient à forcer le blocus.
Le cadastre napoléonien de la ville de Marseille de 1820 renseigne sur le fait que les noms donnés aux lieux n’ont rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.
Les calanques n’étaient probablement fréquentées que par ceux en charge de la protection de nos côtes : le sentier de la douane s’appelait le chemin de la batterie de Marseille Veire et la calanque de Marseilleveyre s’appelait la calanque de la batterie de Marseille Veire.
Juste après la batterie de la Mounine, les Mousquemorses découvrent un vestige du mur de la Méditerranée: un beau poste de tir allemand surnommé « tobrouk » car utilisé pour la première fois dans cette ville de Libye.
C’est un bunker individuel qui pouvait être armé d’une mitrailleuse, d’un mortier, d’un petit canon voire d’une tourelle de char ou tout simplement d’un fusil comme cela semble être le cas ici. Les Allemands qui aimaient les choses ordonnées avaient attribué le numéro 185 aux positions de défense de la calanque de Marseilleveyre.
L’arrivée à la calanque de Marseilleveyre est une occasion pour se désaltérer avec une menthe à l’eau chez le "Belge", sur la terrasse qui surplombe la baie.
C’est l’une des seules calanques de Marseille qui n’a ni eau courante ni électricité. On y trouve seulement une dizaine de petits cabanons et le bar restaurant du Belge (connu pour ses excellentes frites fraîches accompagnées de côtes de porc ou ses fameux spaghettis à la sauce bolognaise) qui doivent donc être approvisionnés régulièrement par la mer. En effet, la Calanque de Marseilleveyre est uniquement accessible par bateau ou à pied, ce qui contribue à son charme et en fait un véritable joyau caché.
Malgré sa taille modeste, la calanque de Marseilleveyre est appréciable pour sa vue imprenable sur l’archipel de Riou et sa petite plage de sable aux eaux turquoise. Elle est située au pied du sommet de « Marseilleveyre » (432m) qui signifie « voir Marseille ». Le climat aride dû à l’ensoleillement important laisse ici place à une végétation composée essentiellement d’aloès, de figuiers de barbarie et de plantes grasses.
Bien que ce ne soit pas le Mont-Blanc, dotez-vous de bonnes chaussures de marche avant d’emprunter le sentier de la douane (ou le chemin des douaniers) de Callelongue ; les passionnés d’Histoire préférant sans doute évoquer le chemin des batteries de Marseille Veire.
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- Écrit par : Frédéric ALLAIN & Jean Claude EUGENE
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Après avoir embrassé pour la dernière fois ma fidèle "Fenzy", avant de faire le baptême de mon nouveau gilet de stabilisation et de mon bi bouteille de 7,5 L 230 bars.
En ce deuxième samedi du mois de mars, Jean Michel et moi (totalisant à nous deux pas loin d’un siècle et demi) sommes partis pour une plongée dans la calanque du bout du monde, en direction de son ancre mondialement connue, dans une eau à 13° un léger courant et une visibilité moyenne.
Durant cette plongée nous avons rencontré : un rouget grondin, deux seiches, un labre, etc. Nous avons aussi découvert une plantation d’algue dans un pot, faite avec une boite de conserve de petits pois !...
Après une plongée de 48 mn et une profondeur de 19,8 m maxi, nous sommes rentrés à notre base où Jean Pierre donnait un cours de secourisme, étalé sur la journée, du bouche à bouche et massage cardiaque, plus encore de l’oxygène avec la conduite à tenir en cas d’accident de décompression.
Un samedi très bien rempli.
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- Écrit par : Jean-Claude Eugene
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