Le coin des Morses
Réunion publique sur la prolifération de l'algue verte (Rugulopteryx Okamurae venant du Japon), organisée par les trois associations de la calanque de Callelongue (le Comité d’intérêt Quartier, le Croupe Nautique de Callelongue et Marseille Sports Loisirs Culture).
Il y avait une soixantaine de participants, avec les représentants de la Ville, de la Métropole, du Parc National des Calanques.
Au cours de cette réunion, on a eu quelques réponses plus ou moins positives sur l'évacuation de cette algue accumulée sur le glacis du port, ainsi que sur le traitement de celle-ci par aspiration et épandage. Ce qui avait déjà était prévu en juillet dernier, mais n'a jamais abouti.
Un petit pécheur professionnel des Goudes a interpellé les représentants pour leur dire que entre cette algue et les interdictions du Parc National c'est la fin de ces petits pécheurs !
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- Écrit par : Jean-Claude Eugene
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Sifflet de bosco, pipe en terre cuite, boucles en argent … (Petits trésors)
Tout l'art est d'amener d'une main vers l'énorme tuyau de l’aspirateur le mélange de sable, gravier, caillou, coquillage.... Et là, le courant d'eau, mis en mouvement pas un flux régulier d'air injecté a basse pression, avale ce mélange pour le recracher a l'autre bout du tuyau un peu plus loin en une pluie de débris. Tous les poissons sont à la fête. A l'embouchure de la suceuse, les rougets sont à l'affut des crustacés mis a nu. A la sortie, le banc de sardines se partage un repas qui tombe en une pluie d'abondance. Mais, les plongeurs ont aussi la fièvre de la picorée, celle de l'or ! Qui saurait dire si une pièce de huit ne se cacherait pas enfouie sous le sable, juste là ?
***
L'année avançait à grand pas, inexorablement. Les vacances de fin d'année n’étaient déjà plus qu’un lointain souvenir. Avec mes camarades Lluis et Esteban, nous avions depuis longtemps tous repris le chemin de nos bureaux de Maputo, si fiers de nos aventures. Mais le virus de la découverte avait de manière irrémédiable attaqué nos esprits : nous tournions en rond à raconter en soirée nos péripéties, pour conclure une fois encore qu'il ne fallait pas s'arrêter en si bon chemin.
Malheureusement notre maitre et inspirateur avait disparu depuis quelques temps déjà. Même son bateau semblait avoir été tristement remisé dans son hangar cadenassé. Au retour d'une sortie mouvementée en Hobie cat qui nous avait mené Esteban et moi, lui au rappel et moi à la barre, d'un seul bord et sur un unique flotteur, jusqu'à Catembe de l'autre côté du fleuve Maputo, j’interrogeais Miguel. Tout occupé à dessaler du mieux possible, et notre équipement et nos personnes, avec l'aide de l’unique tuyau d'arrosage sur l'esplanade de ciment devant le fameux hangar, je questionnai :
"Alors Miguel, que se passe t'il avec Zé ? Il ne sort plus ?"
"Non, il est parti dans le Nord au début du mois. Il est passé un jour et a embarqué dans son pick-up tous les équipements de plongée et son compresseur. Il était avec ses amis chasseurs : Dinho, de l'ile du Mozambique, et Nuno."
J'eu beau cuisiné du mieux possible Miguel, il ne savait rien de plus. Mais j'avais déjà quelques pistes à exploiter : un lieu et deux noms. Et des chasseurs sous-marins, il n'en manquait pas au Club Maritimo !
Après l'effort, le réconfort. Qui prenait comme à l'accoutumée la forme d'une Laurentina preta, accompagnée d'un petisco de palourdes sur la terrasse du club au coucher du soleil. Nous étions en pleine conjoncture sur l'île du Mozambique quand voilà justement qu'arrivait de retour de pêche la coque catamaran des jumeaux. Le spectacle des manœuvres de sortie de leur bateau, des glissades des marins sur la rampe, des efforts du tracteur, nous donna le loisir de rassasier notre appétit à défaut de notre curiosité. Et puis il était de bonne courtoisie de laisser le temps à ceux qui avaient passés la journée en mer de sortir leur bateau de l'eau et de l'amener au rinçage avant de les apostropher sur le détail de leur pêche.
"Regarde les barracudas !", me dit Esteban. "Je n'en crois pas mes yeux, regarde la tête : elle est presque deux fois plus grosse que la tienne."
Les jumeaux venaient en effet de débarquer deux barracudas de grande taille, presque aussi grands que moi. Il fallait un bras pour faire le tour de leur corps, deux mains ni suffisaient pas. Et quant à leur tête, elle faisait frémir. Non tant par la taille que par la mâchoire prognathe, les dents acérées et l'œil noir et mauvais du prédateur. Si nous étions impressionnés, les jumeaux ne faisaient pas grand cas de cette pêche, les barracudas étant des proies plutôt faciles et de ce que je compris, beaucoup plus féroces d'aspects que de comportement.
"Et alors, vous n'êtes pas sorti avec Nuno aujourd'hui ?"
"Non, non, Nuno, il est dans le nord, sur un chantier à l'île du Mozambique"
"Un chantier ?"
"Oui, il travaille sur un chantier sous marin : le quai des douanes, en face du palais du Gouverneur."
Ainsi de fil en aiguille, nous apprîmes que nos trois camarades Ze, Nuno et Dinho avaient remporté le lot des travaux sous-marin du chantier de réfection d'un quai dans l'ancienne capitale : l'île du Mozambique. Le mystère était en partie éclairci.
***
C'était en tout cas plus d'informations qu'il n’en fallait pour donner un objectif à nos prochaines vacances de Pâques : ce serait la province de Nampula. Il fallait d'ailleurs transiter par la ville de Nampula où était localisé le seul aéroport, puis ensuite prendre une voiture pour rejoindre l'Ilha, ainsi nommait on l'île du Mozambique.
Lluis avait une nouvelle fois fait jouer le réseau de la coopération espagnole : il avait obtenu qu'un pick-up chargé d'une commission dans la capitale provinciale nous ramène sur l'île. Ainsi nous voici à peine atterris tous entassés dans la benne arrière, les cheveux au vent, à profiter du spectacle.
Nous suivions une route sinuant entre des montagnes nues et granitique en forme de pain de sucre émergeant de la végétation tropicale. Ce paysage singulier laissa place petit à petit à d'immenses cocoteraies parsemées de maison en torchis et toit de Macuti. Et même une fois, au détour d'une route en terre, je remarquais une église fraichement repeinte dans ce style si particulier du baroque portugais. Cette vision fugace et incongrue dans ce paysage par ailleurs si africain présageait du choc qui nous attendait à notre arrivée.
***
L'île du Mozambique ne se laisse approcher que par la mer ou par un pont étroit de plusieurs kilomètres qui débouche sur une place encombrée des taxis brousses garés au pied d'un immense banyan qui dispense une ombre généreuse à tous ceux qui voudraient s'abriter du soleil implacable des tropiques.
Une moitié de l’île est bâtie sur un modèle d’urbanisation à l’européenne. Les maisons sont en solides pierres de corail, bâties autour de jardins intérieurs. L’accès se fait par des portes cloutées en bois massif de style arabe. Les espaces, sous forme de place bien arrangées ou de jardins, sont nombreux. Beaucoup de maisons sont en ruine et les habitants peu nombreux font presque figure de fantômes. Le temps semble s'être arrêté dans ce musée à ciel ouvert. Même si la pendule de l’iconique palais du gouverneur semble vouloir repartir sous les flashs des rares touristes, les premiers depuis la fin de la guerre. Il faut dire que le patrimoine architectural est exceptionnel. On ne compte plus les églises baroques et les mosquées, et même un temple hindou construit par les marchands indiens qui avaient obtenu le monopole du transport entre Goa, Diu et le Mozambique.
A contrario, la moitié africaine est un enchevêtrement de cases avec toujours les emblématiques tuiles de Macuti ou palmes tressées. La vie déborde de partout. Les moindres recoins sont tous mis à profit pour jouer au foot, proposer à manger ou faire petit commerce de toutes sortes de marchandises. Les enfants sont partout : ils distillent en masse une impression de joie et d’insouciance.
***
Sans plus attendre, nous demandâmes au chauffeur de la coopération espagnole, Mussa, de bien vouloir nous amener au palais du Gouverneur, à la recherche du fameux quai. Sans vraiment chercher, nous retrouvâmes rapidement nos camarades. Ils étaient confortablement attablés dans un restaurant de bord de mer pour leur pause de midi, devant un énorme poisson.
« Venez, venez donc. Il y en a pour tous ! La cuisine est un peu lente et si vous n’avez pas commandé, vous n’êtes pas prêts de mangés quoi que ce soit. La guerre est finie depuis quelques années, mais les restaurants sont toujours à moitié ouverts. », nous enjoignit Zé.
Difficile de résister, nous avions l’estomac dans les talons et bien envie de nous joindre à la tablée sans plus attendre. Mais un sentiment de remord poussa Lluis à demander au serveur de bien vouloir préparer pour Mussa le chauffeur un sandwich à l’œuf et une boisson gazeuse. Un serveur aux cheveux grisonnants, affublé d’un costume qui semblait avoir connu des jours plus glorieux, nota avec soins la commande. Puis il parti vers les cuisines en traversant la longue terrasse tout en faisant glisser ses pieds sur les carreaux noirs et blancs. Je m’en souviens parce qu’après un long moment, nous le vîmes revenir de la même manière vers notre table, qui à vraie dire était la seule.
« Je suis désolé, il n’y a plus d’œuf. Nous ne pouvons pas faire de sandwich à l’œuf »
« Alors, qu’est ce que vous proposez ? » demanda Lluis.
« Je ne sais pas … une omelette ? »
« Mais comment pouvez-vous faire une omelette si vous n’avez pas d’œuf ? »
Après un certain temps de réflexion, le vieux serveur finit par conclure déclenchant notre hilarité qu’effectivement, cela n’allait pas être possible. Heureusement, Zé proposa généreusement d’inviter Mussa à notre table ce qui mis fin au problème.
***
Le chantier avait pour objectif la réhabilitation du ponton de débarquement qui faisait face aux bâtiments des douanes, à deux pas du palais du Gouverneur. Les navires avaient pour usage d’ancrer dans ce mouillage très protégé, à quelques miles du continent. Ils se trouvaient bien à l'abri de l'imposante forteresse San Sebastião, construite en 1520 par les portugais pour protéger la route des Indes. La batterie de canon avait du voir passer plus d'un galion sur ces eaux tout juste fréquentées aujourd'hui par quelques boutres aux voiles rapiécées. Et même participer à de véritables batailles navales opposant les portugais aux hollandais.
Jusqu’à la fin du XIX siècle, l’île était le passage obligé sur la route des Indes. Les navires y faisaient escale pour se ravitailler. Ils attendaient parfois des semaines à l’ancre la mousson, et les vents favorables qui l’accompagnent. Le quai avait sans aucun doute été construit pour faciliter les manœuvres de débarquement et embarquement, mais surtout, si près des Douanes, pour mieux contrôler les flux et pour surtout percevoir les droits qui y étaient attachés.
Commencé en 1802 avec tout juste quelques arches, le ponton avait été allongé une première fois en 1875 d'une dizaine de piliers, puis en 1940 avec des poutrelles d'acier. Ces dernières avaient plutôt mal résistées à l’assaut du temps, d’où la décision présente de remise à neuf.
L’entreprise chargée de coordonner le chantier avait disposé sur la plage une demi-douzaine de nouvelles piles de ponts en béton. Le travail de nos amis était à la fois simple et complexe. Il s’agissait à l’aide de radeau de se débarrasser des anciennes piles pour les remplacer par les nouvelles. Par une judicieuse utilisation de l’amplitude des marées, nos camarades attachaient solidement la pile à déplacer à marée basse au radeau puis attendaient patiemment que le tout se mette à flotter pour le déplacer sans effort à l’endroit souhaité.
Dans un premier temps, toutes les anciennes piles avaient été patiemment déplacées puis larguées à guère plus d’une centaine de mètres de leur emplacement original, créant ainsi une sorte de récif artificiel. Puis les emplacements libérés étaient soigneusement préparés un par un à l’aide de la fameuse suceuse pour recevoir un lit de pierre. Il ne restait plus qu’à déposer sur ce substrat la nouvelle pile, en prenant soin de respecter l’alignement et les écarts. C’était la partie la plus complexe selon les explications du trio, à savoir nos camarades Ze, Dinho et Nuno qui consacraient là leur premier pas de plongeurs professionnels.
***
L’équipe s’était installée dans une petite guérite située sur le quai lui-même et fermée par une lourde porte en fer. A proximité, le compresseur thermique ronronnait, gonflant sans jamais s’arrêter bouteille après bouteille. Il était accompagné d’un générateur qui permettait de faire fonctionner une suceuse. Autant dire qu’il valait mieux être sous l’eau pour s’extraire du vacarme des moteurs qui venaient perturber la quiétude ambiante. Surtout que cette eau était d’une transparence sans égale. De plus il y faisait plus frais qu’en plein soleil, enfin à peine.
Les plongeurs baignaient dans une nuée de poissons multicolores. Pour un premier chantier, Zé avait eu la main heureuse. C’était indéniablement plus confortable que de travailler en eau trouble, froide et profonde ! Le chantier avait même tout l’air d’un camp de vacances, à proximité de cette petite plage qui s’étendait à l’ombre de la citadelle, imposant vestige de la route des Indes.
Si aujourd’hui les galions et autres caravelles avaient disparu depuis longtemps, le mouillage était toujours fréquenté par une petite douzaine de boutres peints de toutes les couleurs. Ces derniers survivants d’une marine en bois embarquaient encore quotidiennement leurs passagers vers divers villages du continent si proche.
Parmi les multiples traces de ce prestigieux passé, il n'était pas rare de trouver sur la plage quelques fragments de porcelaine Ming. Le musée logé dans le palais du Gouverneur comprenait d'ailleurs une salle spéciale pleine de vaisselles chinoises, mais également de pièces d'argent et d'or et autres petits trésors d’un autre temps. Dinho se vantait d'ailleurs d’avoir participé aux fouilles de plusieurs épaves aux alentours de l’île, dont une infime partie des trésors avait quand même trouvé le chemin du palais.
Nos amis avaient loué une de ses grandes maisons en pierre de corail, si fraîche avec leur haut plafond. Elle disposait comme de juste d’un jardin planté de jasmins et de frangipaniers qui parfumaient l’air la nuit tombée. Naturellement, nous étions invités à y dormir.
***
Chaque matin, c’était la même routine. Nos amis avalaient rapidement un café avant de se diriger d’un pas guilleret vers leur chantier. Il faut dire qu’ils partageaient tous une motivation secrète : la chasse au trésor ! Si le chantier n’était pas au sens propre une fouille archéologique, il en avait tous les attributs.
Imaginez donc, depuis près de deux siècles, le nombre de débarquements et d’embarquements de marchandises ou de passagers, la multitude de galants promenant leur belle jusqu’au bout du ponton pour admirer les couchers de soleils, la foule des pêcheurs à la ligne ou les nuées de plongeurs acrobates.
Et toutes ces occasions de perdre son porte monnaie, de laisser tomber sa pipe, d’égarer sa petite bouteille de parfum, de jeter sa flasque de rhum une fois vidée … Le soir venu, chacun faisait l’inventaire de ses trouvailles du jour et chaque jour amenait une nouvelle surprise : un bouton orné d’une ancre, une boucle de chaussure ou de ceinture en argent sûrement, un flacon de verre coloré mais aussi pour les plus chanceux une montre à gousset gravée, une boucle d’oreille parée d’une jolie perle, une pièce au dessin mystérieux, un sifflet de bosco qui paraissait d’or ...
Il n’en fallait pas plus pour tenir en haleine la petite équipe. Une large partie de chaque nuit était consacré à la revue de détail des menues découvertes du jour et à celles fantasmées du lendemain. Aussi, chaque matin, nos amis semblaient se réveiller un peu plus tôt et encore plus motivés pour attaquer leur chantier avec ardeur.
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- Écrit par : Martine Malegue
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Compte rendu de la réunion à la mairie bagatelle 125 rue du commandant rolland 13008.
Organisée par la mairie du 6/8 pour toutes les associations sportives du 6/8.
Réunion de concertation autour des activités sportives.
Salle comble, une centaine de personnes représentants et représentantes d'associations sportives, du Yoga au golf en passant par l asptt , le parcours freerun, ou le skate bord.
le MSLC était là aussi.
Les élus présents, le maire du 6/8 Pierre Benarroche, Sébastien Jibrayel adjoint au sport en mairie centrale, Cyril Vincent adjoint au sport du 6/8, Gaspard Boudine,
(Liens utiles:
Après une brève présentation des objectifs ( faire de Marseille la ville la plus sportive de France) et évènements sportifs de la mairie du secteur Pauline Laïd et Gwenaelle Richerolle, du comité olympique,, en visio, nous ont présenté les futurs JO 2024 à Paris mais aussi sur Marseille qui accueillera une partie des tournois de football et surtout les épreuves de voiles.
il faudra s'attendre à des difficultés d'accès sur toute la baie entre la pointe rouge et le centre municipal de voile)
La mise à l'eau de la pointe rouge sera fermée dès juin 2022 pour permettre les entraînements des futurs participants, cela risque de faire des vagues, mais pour le surf se sera à Tahiti...
Qu'importe cela participera au rayonnement de Marseille comme phare sportif du sud de la France et générera des millions de recette pour les professionnels du sports et du tourisme.
C'était très instructif, la mairie reste très proche des clubs associatif, Mr Benarroche est un ancien plongeur et me partageait sa nostalgie, il restera à notre écoute, concernant les accès, un RDV reste à prendre avec ' adjoint au sport de la mairie de secteur qui est prêt à nous recevoir.
Un temps de convivialité à l'extérieur était prévu, jus de fruit, coca et petits toasts sympathiques mais c'était surtout l'occasion d'échanger avec les élus, de présenter nos difficultés d'accès et de proposer des solutions pour mieux accéder au club, de présenter notre volonté de partenariat avec la mairie et la jeunesse de secteur pour promouvoir la plongée, et le respect de l'environnement autant terrestre que sous marin.
Contact pris également avec Gabriel Baldi journaliste à la Marseillaise qui souhaite faire un reportage sur la plongée je l'ai invité à venir le faire au club ...du bout du monde.
Luc Talassinos
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- Écrit par : Martine Malegue
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Après le 2 ème tour de formation sur le gonflage des tampons et des blocs, toujours animé par notre dévoué Jean Pierre Barrat, avec quelques irréductibles Morses (Laurence, Céline, Martine, Luc, Alain, Laurent et Guitou), nous partons plonger à la Grotte à Pérez.
Dès notre arrivée sur le site, un bateau de plongeurs en fin de plongée nous annonce qu'il y a dans la Grotte un énorme homard.
Fébriles, nous nous mettons à l'eau, répartis en trois palanquées.
Il n'y a que la palanquée de Laurence et Luc qui vont voir le gros homard. La mienne (Laurent, Guitou et moi) a trop traîné sur les gorgonocéphales et avant la grotte au check des 100 bars, retourne au bateau. J'ai suivi ma palanquée à contre coeur car il me restait 150 bars et que je voulais absolument immortaliser la bête. D'autant qu'en remontant sur la bateau Luc nous certifie que le monstre faisait 1mètre de long !! Sachant qu'on est à Marseille on le réduit de 20cm.
Dommage !
Alain et Céline, eux aussi ne pourront pas contredire Luc et Laurence, car ils ont fait le choix de chercher les petits bestioles sur les Arches.
Le retour au club est houleux, la mer s'est levée, mais le Toine et notre pilote Luc assurent.
La remontée du bateau se fait les doigts dans le nez, quel soulagement physique et moral ce treuil électrique !
On retrouve les copains sur la terrasse pour déguster une excellente choucroute concoctée par notre ami Luc qui nous rabat les oreilles avec la vision de son homard qui dépasse maintenant le mètre.
Encore une belle plongée, un peu froide certe. Et pour moi la dernière avant quelques mois, car je vais avoir un nouveau oeil après mon opération. Peut-être qu'après je verrai moi aussi des homards de plus de 1 mètre. LOL !
Images de Guitou
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- Écrit par : Martine Malegue
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Vol sur Inhambane … (Raies mantas)
« Alors tu ne travailles pas la semaine prochaine ? Tu ne veux pas monter dans le nord avec nous pour les vacances de Pâques ? Ricardo va passer quelques jours dans son cabanon, près de Vilankulos. C’est un endroit magnifique, juste sur la plage, les pieds dans le sable. »
Encore une de ces propositions de Zé à laquelle il était si difficile de résister. Moi qui n’avais jamais dépassé Maracuene, Zé me faisait rêver avec toutes ces lieux qui jalonnaient la route du nord : l’ancienne station balnéaire de Xaï-Xaï, les lagunes de Quissico, les palmeraies sans fin d’Inhambane et enfin l’archipel de Bazaruto ... C’était la promesse à chaque fois de petits coins de paradis, de plages désertes et de plongées dans des endroits que mon imagination rendait plus ensorcelant les uns que les autres. Malheureusement, même avec un directeur plutôt complaisant, mes jours de congés étaient comptés et leur nombre était déjà bien entamé après les vacances de fin d’année.
« Viens au moins jusqu’à Inhambane ! Tu verras Tofu, les plongées sur la plage de Jangamo sont magnifiques. L’endroit est désert, il faudra camper sur la plage. Il faut faire une heure de route sur des chemins de sable pour y arriver depuis la ville d’Inhambane, le lieu est incroyable. C’est la fin de la saison des requins baleine, mais il y a des Mantas toute l’année ou presque. Tu as déjà vu une raie Manta ? Tu pourras revenir en Chapa. »
Non Zé, je ne sais même pas ce qu’est une raie manta. J’ai bien vu quelques raies pastenagues en méditerranée et surtout ces gigantesques raies nids d’abeille à la punta Abril, grâce à toi. Enfin, c’est ainsi que mes pensées se bousculaient dans ma tête, même si je me gardais bien de dire non à Zé. Au contraire, je phosphorais à plein régime pour échafauder une solution et pouvoir me joindre à l’expédition d’Inhambane voir ces fameuses raies mantas.
Je me rappelais qu’un des nombreux amis de Lluis avait une avionnette. Gonzalo était chirurgien, marié à une mozambicaine. Mais ce qui avait retenu mon attention lorsque je l’avais rencontré pendant une de nos multiples soirées, c’était qu’il habitait le week-end à Maputo et prenait son poste à l’hôpital Inhambane, d’un coup d’aile, le lundi matin. Et il revenait tranquillement le vendredi après midi passer samedi et dimanche en famille. Quelle manière élégante de prendre son poste !
La voilà donc la solution à mon problème : pourquoi donc ne pas monter avec Zé afin de profiter de quelques plongées magiques et des beautés difficiles d’accès de la plage de Jangamo, puis redescendre sur la capitale avec l’avionnette de Gonzalo ! Dommage pour Vilankulos, mais j’aurais quand même réussi à couper la poire en deux.
***
Coincé à l’arrière du pick-up double cabine de Ricardo, me voilà traçant la route avec Zé et Ricardo sur l’asphalte de la route principal reliant la capital tout au Sud au Nord du Pays, en longeant la côte. En route vers l’inconnu.
« Tu sais, Inhambane, c’est la porte à côté. Il faut moins de six heures pour y arriver, même pas 500 kilomètres. Pour Pemba, il nous aurait fallu plusieurs jours ! Surtout en comptant avec la traversée du Zambèze. Avec le ferry, on ne sait jamais combien de temps il faut patienter.» m’expliquait Ricardo.
Le pays semblait gigantesque et vide alors que nous roulions à toute allure, sous un ciel parsemé de ces énormes nuages tout en hauteur caractéristiques des tropiques, sur de longues lignes droites de bitume qui se perdaient à l’horizon. Régulièrement, un panneau de limitation à 50 kilomètre-heure annonçait la traversée d’un village. Il s’agissait la plupart du temps de quelques cases en palmes de cocotiers, disséminées autour d’une maison en béton datant de l’époque colonial abritant un magasin-épicerie. Quelques mamans tentaient de vendre la production de leur jardin. La plupart des gens marchaient à pied le long de la route, et nous croisions parfois un vélo. Nous doublions sans peine quelques chapas ou des camions surchargés, qui assuraient le modeste trafic entre la capitale et les villages. J’avais l’impression que nous étions les rois de la route avec notre pick-up, survolant la campagne à toute allure vers notre destination lointaine et mystérieuse. C’était grisant.
Nous fîmes un stop au village de Palmeira le bien nommé. Un unique palmier que la route semblait avoir contourné avait donné son nom au lieu. C’était l’occasion de souffler et surtout de déguster un batido accompagné d’un pastel de nata, bien mérité après un lever aux aurores. Le batido est une spécialité mozambicaine sans doute héritée des années de guerre civile et de disette : il s’agit simplement de battre une cuillère de chicorée soluble avec un peu d’eau et de sucre jusqu’à obtenir une mousse. En ajoutant de l’eau chaude, cela donnait presque l’illusion de déguster un café crème, luxe inaccessible pendant les années de privations. Et le pastel de nata est une spécialité portugaise constituée d’une mini-tarte de pâte feuilletée garni de crème pâtissière. A peine le temps de se lécher les doigts et nous étions repartis vers le nord.
En l’absence de trafic de routier, les kilomètres étaient vite avalés, et sans stress particulier. Il suffisait de faire preuve de patience. Je comprenais mieux pourquoi Zé envisageait régulièrement de faire des centaines de kilomètres, voir des jours entiers de route pour se rendre à l’autre bout du pays.
Et soudain, sans raison apparente, au milieu de nulle part, Ricardo s’engouffre sur une piste de sable à peine visible et s’arrête après quelques mètres.
« Il faut dégonfler les pneus de moitié et bloquer les roues pour le 4x4. On est plus très loin, à peu près une demi heure de sable avant d’arriver. »
C’était déjà l’aventure sur le goudron, mais là, à enjamber les dunes entre les palmiers et les anacardiers, puis au milieu d’une végétation de plus en plus clairsemée, nous arrivâmes enfin en vue de la mer.
L’apparition soudaine de l’océan au sommet de la dernière dune est toujours un instant spécial. C’est à la fois l’aboutissement du voyage, le début des vacances et surtout la promesse d’une aventure encore plus extraordinaire qu’elle est nimbée d’inconnu : Zé me l’avait promis, j’allais voir une raie manta.
« Rien à voir avec une raie pastenague ou nid d’abeille, elles sont bien plus grandes et elles nagent en pleine eau », tentait-il de m’expliquer !
Les tentes installées à l’abri du vent dans les dunes, la cuisine sur le feu de camp, perdus sous un ciel parsemé d’étoiles par une nuit sans lune et traversé par la voie lactée, nous savourions l’instant. Tout était prêt pour une mise à l’eau le lendemain sur la plage de Jangamo, à l’abri relatif de la pointe. Mais pour moi, aucune inquiétude : je n’étais pas le capitaine et je savais que Zé maîtrisait parfaitement la manœuvre de mise à l’eau depuis une plage battue par les vagues. Une seule pensée m’agitait : Ah ! vivement demain.
***
A l’aube, le jour suivant, il n’y avait pas de quoi s’agiter : la mer était lisse, encore une mer miroir comme disent les portugais pour désigner un plan d’eau sans même une ride de vent. Le Pescador fut promptement libéré de sa remorque. Pour une fois, les sites de plongée étaient en face de la plage. Pas besoin comme à Maputo de longues heures de route pour s’extraire de la baie. Pas de houle et une mer transparente, nous étions au paradis des plongeurs.
Ricardo se sacrifia pour la sécurité surface. Quant à moi, j’étais déjà prêt ! Deux respirations dans le détendeur pour vérifier son bon fonctionnement et la bonne ouverture de la bouteille sur le manomètre, je piaffais presque d’impatience en attendant Zé. Enfin la bascule arrière et l’entrée dans l’autre monde, le monde sous-marin de l’Océan indien habité par ces multiples créatures toute plus chimériques les unes que les autres et que j’apprenais à connaître avec l’aide de mon ami Zé. Avec un peu de chance, aujourd’hui ce serait la raie manta.
De la chance, je compris plus tard, il n’en fallait pas vraiment ou alors plutôt avec la météo. Car la baie de Jangamo abrite une exceptionnelle station de nettoyage. Sur un fond de sable à trente mètres surgissent une collection de récifs coralliens de quelques mètres de haut dessinant un labyrinthe de petits canyons fréquentés en particulier par des bancs de lutjans jaune et surtout quantité de labres nettoyeurs. Naturellement, à la première plongée, je ne remarquais presque rien de toute cette vie.
J’étais immédiatement absorbé par la contemplation de non pas une raie manta, mais tout un ballet de ces géantes virevoltantes autour de nous, semblant s’amuser de nos bulles et nous approchant sans peur. J’étais fasciné par leur œil énigmatique prolongé par un appendice qui s’enroulait sur lui-même. Elles ne semblaient pas souffrir de gros rémoras collés par deux ou même trois sur le ventre immense. Je songeais que j’aurais bien moi-même profité du voyage.
Certaine passait si prêt que j’aurais pu les toucher en tendant la main. Zé s’amusait à nager juste au-dessus d’elle, un peu en arrière de la tête dans l’angle mort de leur vision, tout en me faisant le signe ok de la même et m’enjoignant à faire de même. Alors prenant mon inspiration et gonflant mes poumons, je m’envolais délicatement du récif pour me placer immédiatement au-dessus de l’une d’entre elle qui nageait lentement. Je remarquais immédiatement en creux la trace d’une morsure gigantesque : la belle semblait avoir échappé de justesse à un requin vorace, non sans avoir abandonné une partie de sa chère. Mais elle ne paraissait pas en souffrir. Elle avait au niveau de la queue quelques minuscules labres bleus électriques qui trouvaient là matière à s’alimenter. La raie en tremblait de plaisir. Moi aussi, je l’avoue.
***
Les nuits dans notre cocon de sable et les journées en mer à pêcher et plonger s’enchaînèrent trop rapidement. Entre mes nouvelles amies les mantas et même les requins baleine, ce petit bout de la côte au Sud d’Inhabane avait tout d’un écrin sauvage et inviolé, dont je chérissais déjà le souvenir. C’était déjà vendredi et mon vol de retour au bon soin de Gonzalo m’attendait. Le camp fut vite levé, et trainant le Pescador sur sa remorque, nous rendîmes la plage de Jangamo à sa virginité originelle.
J’étais moins enthousiaste qu’à l’aller même si je me consolais à l’idée de voler et survoler toutes les plages entre Inhambane et Maputo. La guerre civile avait fait trembler les populations, mais elle avait eu au moins un avantage : maintenir à l’abri de toute spéculation immobilière ces plages infinies qui semblaient s’enchainer les unes après les autres tout le long du littoral. Cela ne durerait pas même si nous l’ignorions à l’époque, mais j’aurais eu moins eu l’occasion d’en profiter.
Inhambane déjà. Nous longeâmes la baie pour nous rendre à la petite villa avec jardin de Gonzalo, située au bord de la baie, en périphérie du centre. C’était une de ces modestes constructions sur un niveau avec un toit de tuiles rouge, si caractéristique des maisons coloniales. La ville était si paisible, presque endormie. Ricardo et Zé nous conduisirent à l’aérodrome tout proche, à peine plus qu’une piste pour petit avion à hélice laissée sous la surveillance d’une manche à air. Consciencieusement, Gonzalo passait en revue sa check-list d’avant décollage pendant que je finissais de me sangler sur le siège de devant à son côté. Il y avait quand même un peu de vent de travers et je n’étais pas tout à fait rassuré. Mais Gonzalo ne laissait transparaître aucune nervosité, aussi je me calmais et nous fûmes rapidement dans les airs. Un dernier salut à Zé et Ricardo et nous étions déjà à survoler la ville et la baie d’Inhambane.
« Gonzalo, tu crois que l’on pourrait survoler la côte ? J’aimerai voir les sites où l’on a plongé. Si cela se trouve, on verra peut être des requins baleine et des mantas ? »
Gonzalo approuva sans hésiter. Il commença même à me raconter un de ses vols comme bénévoles pour une association de protection de la nature, vers Vilankulos et l’archipel de Bazzaruto, pour recenser les dugongs. Je comprenais qu’il s’agissait de sorte de lamantin à queue en forme de croissant que les français appelle vache marine et les portugais poisson-bœuf !
« C’était extraordinaire, on a même vu des groupes entiers de plusieurs dizaines d’individus. Depuis les airs, on voit tout facilement, tu sais.»
Effectivement, nous aperçûmes immédiatement plusieurs requins baleines dès le départ, par transparence, sous la surface. Et des raies mantas. Pour que je puisse faire une meilleur observation, Gonzalo se mis à faire des huit juste au dessus de l’eau en faisant pencher son engin de mon côté. Puis nous prîmes la route du Sud en rase motte en longeant le trait de côte.
Quel enchantement de voir le monde de cette manière. Parfois, des pêcheurs en équilibre sur des radeaux de quelques rondins à quelques centaines de mètres du rivage levaient la tête et nous saluaient. Rapidement toute trace de requins baleine ou de raies manta avait disparu, comme si ces géants ne fréquentaient que les parages d’Inhambane. Je remarquai l’immense dune de sable juste au Sud de l’embouchure du Limpopo où nous avions campé une fois avec Esteban et LLuis. Nous dépassâmes les lagunes de Quissico, de Bilène … et puis je reconnus le promontoire rocheux duquel nous observions les tortues marines, et qui nous interdisait d’aller plus au Nord, lors de nos excursions en quatre-quatre sur la plage. Enfin c’était la fameuse lagoa Pati et déjà l’embouchure de la rivière Incomati et les îles de Xefina, la petite, la grande et celle du milieu.
Gonzalo posa son avion et le rangea dans son hangar, comme on range une voiture au garage. Le vol avait à peine duré moins de deux heures, mais que de sensations.
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- Écrit par : Martine Malegue
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