Le coin des Morses
Comment bien finir une année ?
La meilleure façon pour deux photographes complètement passionnés et à la limite de la folie, c'est de plonger !
C'est ce que nous avons fait la nuit du mercredi 30 décembre, dans notre calanque.
Et pour cette dernière plongée de l'année, nous avons eu plein de beaux cadeaux ; Un homard tout bleu de 1kg 5 (Évaluation par l’œil de Guitou), un petit hippocampe, et un cocktail de crevettes (Drimo, cavernicole orange et rayée). Et le tout dans un eau à 16°, sous un ciel étoilé.
Bref un bon bout d'an !
Comment bien commencer une année ?
La meilleure façon pour deux photographes complètement passionnés et à la limite de la folie, c'est de plonger !
C'est ce que nous avons fait le samedi 2 janvier, sous le regard désapprobateur de François, et quelques plongeurs. Le vent d'est était de la partie, l'eau de notre calanque était très agitée. Mais, avec Guitou nous avons estimé que nous avions plongé avec des conditions pires que celles-ci . Donc sans aucune hésitation nous sommes immergés en se briefant de rester très près l'un de l'autre. Heureusement car il n'y avait aucune visibilité, nous avons eu beaucoup de mal de reconnaître notre chère calanque. Au retour on s'est même un peu perdu.
Nous sommes remontés sur le quai avec un grand sourire et en pleine forme. Bon , moi en râlant, car j'avais oublié de mettre le sabot de mes flashs et je suis revenue bredouille au niveaux des clichés.
Guitou et moi même vous souhaitons une bonne et heureuse Année 2016
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- Écrit par : Martine Malegue
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Les vacances de Noël approchent à grands pas. A mon dernier message précisant les horaires d'avion, Zé m'a répondu "Tout est prêt. Découverte de deux nouvelles épaves dans la baie de Maputo. Mais cette année beaucoup de requins. A la pêche, on ne sort que les têtes des poissons, les requins mangent le reste." Quelques lignes télégraphiées certes, mais plus qu'il n'en faut pour enflammer l’imagination. Je compte les jours.
Une fois arrivée à Maputo, il n'y a pas besoin d'attendre bien longtemps. Dès le lendemain, les conditions sont idéales pour une plongée dans la baie. C'est "mer morte" : pratiquement pas de marée. Et le vent est faible. Aussi Zé me propose d'aller découvrir les deux épaves sans attendre. Il nous faudra plonger à l'étale de la marée haute, quand les eaux claires rentrent dans la baie et qu'il n'y a pas de courant: des conditions que l'on ne rencontre que pendant deux ou trois jours toutes les trois semaines, et encore quand le temps le permet.
Rendez-vous au club Maritimo le matin à sept heures. Le bateau est vite préparé et mis à l'eau. Un seul souci, le troisième copain qui devait faire la sécu surface se désiste au dernier moment. Zé passe une dizaine de coup de fil, mais rien à faire: il nous faudra plonger chacun son tour. Tant pis, les conditions sont trop bonnes: surtout ne jamais laisser passer sa chance.
Nous voilà en route plein gaz vers le large: on passe les plages désertes de l'île de Xefina, les chaluts ramassant les dernières crevettes avant la fin de la saison de pêche, la pointe de Macanete... en moins d'une heure, nous sommes sur zone. Ce qui est un exploit à Maputo, dans la mesure où en général il faut sortir de la baie pour rencontrer une eau suffisamment claire pour plonger. D'ailleurs, l'eau n'est pas vraiment claire, c'est le moins que l'on puisse dire.
On commence par essayer de repérer les épaves avec la sonde. Les voilà! Ce n'est pas encore l'heure et il y a toujours pas mal de courant. Donc on patiente en pêchant à la palangrotte. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela mord: pagres rouges, petits mérous de toutes couleurs, une morue tropicale, une carangue et même deux tarpons qui sautent hors de l'eau et parviennent à se libérer. Nous sommes près du canal d'entrée dans le port et l'on voit deux immenses navires cargo passer à moins de trois cents mètres. Il faudra être prudent pendant la plongée.
Zé m'avoue également que personne n'a encore plongé sur ces épaves. Il a obtenu les coordonnées il y a un mois, de copains du club, pêcheurs à la ligne. Les cartes marines mentionnent bien des anomalies magnétiques. Pendant des années, il les a cherchées avec la sonde, mais en fait elles sont à plus d'un kilomètre des points marqués sur la carte. Il s'agirait d'un bateau pilote et d'un remorqueur.
Le moment tant attendu finit par arriver. On commencera par la moins profonde: 18 mètres. Zé, toujours bon camarade, me laisse l'initiative. Il s'agirait du bateau pilote qui aurait coulé dans les années 1980, le jour de son inauguration, faisant une vingtaine de victimes.... brrrr. J'agrippe le moulinet avec la bouée de signalisation, bascule arrière et droit vers le fond le plus vite possible pour ne pas se laisser entraîner par le courant.
Comment décrire cette sensation, nager la tête en bas à grand coup de palmes, le cliquetis du moulinet qui déroule la corde à toute vitesse, aucune visibilité, en avant vers l'inconnu. Quelques longues secondes suffisantes pour se demander avec angoisse "mais qu'est-ce que je fais donc là?".
Enfin j'arrive sur un fond de sable et je m'agenouille pour reprendre mon souffle et regarder autour de moi. Et là, une ombre en limite de visibilité, comme un totem de plusieurs mètres de haut. Je nage prudemment. Oui, c'est bien une épave! Mais, je ne suis pas tout seul: bien vite me voilà entouré de mérous géants ou brindle bass ou encore loches. Ils sont partout, j'en compte huit! Ces bestiaux sont énormes, deux cent kilos chacun. Impossible d'en faire le tour avec les bras, des yeux comme des boules de pétanque et une bouche énorme encadrée par des lèvres aussi épaisses qu'une baguette de pain.
Des loches de 200 kg, non ce ne sont pas des histoires de marseillais qui auraient bu trop de Pastis
Je contrôle ma peur. Heureusement, ce n'est pas la première fois que je les rencontre. L'année dernière au large d'Inhaca, nous en avions vu une douzaine sur le site du "poço", tous très calmes. Aussi je m'approche de l'épave. Le "totem" semble être ce qui reste de la poupe et le point de rassemblement des mérous géants.
Je vais donc vers le milieu, une structure cubique de deux-trois mètres de côté. Ouf, les mérous me laissent tranquille. A l'intérieur, une énorme tortue verte qui roupille, la tête cachée dans un recoin. Je la laisse tranquille. L'épave fourmille de vie, banc de carangues, de barracudas, une énorme murène léopard, des pagres rouges et mérous malabars, des poissons perroquet. Pas de trace de pêche: comme une oasis au milieu du sable, l'épave concentre la vie. Quelle profusion!
Le bateau est debout, ensablé pour une large part. La proue et la poupe de chaque côté de la structure carrée, la cabine qui devait abriter le poste de pilotage. D'un côté le totem avec huit mérous géants, de l'autre la proue avec seulement deux mérous géants. Je retourner vers le totem me régaler les yeux une dernière fois des mérous, avant de remonter vers la surface.
Le mat du remorqueur
Juste le temps de souffler, l'étale est pour bientôt et il reste la seconde épave: le remorqueur. Celui-ci aurait coulé en 1979 des suites d'une voie d'eau provoquée par une collision lors d'une manoeuvre par mauvais temps. Il aurait mis deux jours pour couler, sans faire de victime. L'épave est à moins de quatre kilomètres de l'autre, à la sortie de la baie, près du canal d'entrée et pas loin de là où les cargos attendent à l'ancre leur tour pour charger ou décharger.
Zé toujours bon camarade me laisse à nouveau la primeur. Quel privilège: inventer une épave est le graal de tout plongeur. Et voilà que Zé me laisse cette opportunité pour la seconde fois dans la même journée. On ne doit pas être nombreux à avoir eu cette chance. Après le récit de la première plongée, Zé me conseille de prendre une flèche de harpon pour éloigner les mérous et requins. Mais je refuse. Ils ont certes essayé de m'intimider, mais je ne les crois pas dangereux.
Une demi-heure avant l'étale, c'est la bascule arrière. Même sensation de plonger dans l'inconnu, même montée d'adrénaline. Qu'est-ce qu'il peut donc bien y avoir au fond, caché par cette eau chargée de sédiment ? Une ombre immense apparait et je me dirige droit dessus: c'est la coque. Le bateau est sur le flanc, je me colle à la coque et m'approche doucement du plat bord que j'attrape à deux mains. Je passe la tête: le bateau a l'air encore en bon état: cheminée, mat et antenne. Quelques splendides coraux verts vifs qui se détachent. Visiblement la coque a protégé le pont.
Immédiatement, deux puis trois mérous géants arrivent droit sur moi. Mais cette fois, ils ne semblent pas vouloir me laisser tranquille. Je suis pris en sandwich et j'essaye d'éloigner le plus agressif à grand coup de palmes. J'entends comme de grands coups de canon: les mérous changent de couleur, deviennent tout blanc, tournent autour de moi et à chaque coup de queue produisent une détonation. Rien à faire. Là je me dis que s'ils m'attrapent la main, j'aurai du mal à les faire lâcher prise.
Mon ami le mérou, plus docile avec une flèche
Je commence à remonter plus ou moins en catastrophe. L'ordinateur n'est pas d'accord et se met à bipper comme un fou. Les mérous me suivent en pleine eau, ce qui me semble étrange. D'habitude, ils restent plutôt près de leur cache. Je décide de remonter. Arrivé en surface, j'attrape le zodiac et essaye de me hisser. Pas facile avec la bouteille sur le dos, Zé se moque de moi; "Et bien qu'est-ce que tu as bien pu voir pour remonter si vite".
Après avoir repris mon souffle et mes esprits, je raconte mon aventure. Et comme il rigole toujours, je lui dis que maintenant c'est à son tour d'y aller. Mais Zé ne veut rien entendre. "On y retournera demain à deux ou trois et avec un pilote pour la sécu surface. Et on prendra un harpon." L'honneur est sauf: si Zé a besoin de deux gardes du corps et d'une arme, j'avais quand même bien le droit d'avoir une petite frayeur et de remonter au bout de six minutes !
Il fait chaud et ce n'est pas facile de dormir. La nuit est remplie de mérous. Je me réveille même en sursaut en train de donner des coups de palmes à un mérou imaginaire. Mais c'est aussi un plaisir de revivre l'aventure. Et le lendemain, je n'y tiens plus. Il faut y retourner, surtout sur la seconde épave, que j'ai à peine eu le temps d'entrevoir.
Ouf, le temps continue d’être au beau fixe. C'est le dernier jour où les marées sont suffisamment faibles pour plonger avant dix jours... Cette fois, Edgar nous servira de pilote. On est armé non seulement d'une flèche de fusil sous-marin, mais aussi Zé d'une gopro et moi d'un petit appareil photo. On passe en trombe la pointe de Macanete, malheureusement pas le temps de faire un arrêt "pestico", c'est à dire bière et platée de praires en apéritif: les épaves avant tout !
L'étale est à trois heures, on arrive sur zone vers une heure et l'on se met à l'eau sans attendre sur le bateau pilote. Nos amis sont toujours là, mais à deux je n'ai plus de crainte. Je tombe à dix mètres du totem et je dois nager comme un fou pour ne pas être emporté par le courant, qui pèse sur la bouée. Je vide une demie-bouteille, mais j'arrive à agripper enfin un morceau de l'épave. Zé crie et me signale un requin. En surface il me dira qu'il était énorme, mais avait tout de suite été mis en fuite par les mérous. Chacun son tour, mais malheureusement je n'ai pas eu le temps de voir. Il me dira aussi avoir piqué deux fois dans la gueule une des loches pour la faire reculer.
Là je vois que Zé s'énerve avec sa caméra. Quant à moi, impossible d'allumer l'appareil, je l'ai mis à l'envers dans le caisson. Quelle bande de pieds palmés nous faisons! Enfin, le spectacle est toujours aussi somptueux. Je garde l'image de ce qui reste de la poupe, le totem, se dressant du sable sur plusieurs mètres de hauteur, entouré des loches géantes, toutes le nez dans le courant.
Retour sur le bateau, c'est l'euphorie de l'après plongée. Et le meilleur reste à venir: la découverte de l'épave du remorqueur. Cette fois je prends le harpon. Mes trois amis sont toujours là. Le plus agressif me fonce dessus, mais d'une pique sur le flanc je le décourage. Il s'en retourne d'un puissant coup de queue qui sonne comme une explosion sous-marine. Ils maintiennent maintenant une distance plus respectueuse et enfin je peux découvrir l'épave.
Carangues speciosus sur le pont du remorqueur
L'eau est chargée, mais il y a quand même dix mètres de visibilité. C'est bien suffisant pour observer la cheminée et le mat principal qui se dresse toujours fièrement trente ans après. Le pont a disparu, mais un enchevêtrement de métal donne plein de cachettes pour toute une multitude de poisson. Plutôt du gros même si rien n'approche les loches géantes: mérous "patato bass" ou "malabar", pagres, barracudas, carangues ignobilis ou carangue speciosus. L'épave est riche et j'ai le droit à un ballet de carangues ignobilis sous la coque près d'une des hélices. Une douzaine de spécimens de plus de 35 kilos, le rêve des chasseurs sous-marins.
Profusion de carangue ignobilis à l’hélice du remorqueur
Sur le chemin du retour, c'est décidé : nous devons mener l'enquête pour en savoir plus sur ces épaves, retrouver des photos, peut être les articles de leur naufrage.
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- Écrit par : Rémi Fritsch
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En ce dernier samedi avant la Noël, après avoir tourné les séquences terrestres et sous-marines du "Père Noël de Callelongue".
Qu’une autre palanquée de Morses plongeaient sur les Moyades , où certains d’entre eux ont croisé un Thon en pleine eau et d’une grosseur selon certains allant de 1,5 à 3 mètres de longueur !..
Midi sonnant, nous voilà réunis sur notre terrasse du club de plongée, pour boire un apéritif en toute convivialité.
L’heure du repas approchant, une odeur de daube de sanglier apportée par Luc et concoctée par jean Michel et Dany, arrivait aux narines des morses. Bref, je ne vous raconterai pas la suite, la daube était un délice et ce samedi fut une reussite.
Il restera une journée mémorable dans les archives du club.
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- Écrit par : Jean-Claude Eugene
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Le Pape arrive à Nairobi. La bonne nouvelle, c’est que nous avons un jour férié supplémentaire et donc un long week end. Mais la mauvaise, c’est qu’il vaudrait mieux fuir la capitale au plus vite car la messe papale promet d’attirer les foules de tout le Pays et toute la ville sera bloquée. Mais où aller ? De plus, c’est la saison des pluies. Je me décide pour Tsavo Est: je ne connais et c’est censé être une région semi-aride.
Une fois la décision prise, c’est la routine. Envoi d’un email au Mountain Club pour motiver quelques camarades, appel du parc pour réserver « special campsite » et rangers, instructions à Moses pour préparer la voiture (Eau, tentes, équipements de camping, bons petits plats et rations pour les rangers, caisse à outils de secours …). Le plus dur est toujours de contacter le parc, cela ne répond pas, puis ce n’est pas possible … en bref, comme toujours en Afrique, inutile de perdre son temps à vouloir réserver et planifier. Le mieux est de se rendre sur place et tout s’arrange en deux coups de cuillère à pot.
Jeudi matin à l’aube, 5h00 du mat’, il faut absolument devancer le réveil du Pape et des chauffeurs de camion, prendre de l’avance sur l’enfer de l’autoroute Nairobi Mombasa où les camions se suivent à la queue leu leu. Et je dois avouer qu’avec la pluie qui n’a pas arrêté de la nuit, l’absence de visibilité et de lumière, le moral n’est pas au plus haut. Quelle idée saugrenue de prendre le risque d’aller camper en saison des pluies … Heureusement les camarades me remontent le moral et l’idée de rester quatre jours enfermé fait le reste.
La route est à la hauteur de sa réputation: les dépassements de camions s’enchaînent. Toujours quelques sueurs froides quand on voit arriver deux camions de front sur la route à deux voies… Et puis au bout de trois heures: un voyant s’allume, plus de turbo! On poursuit à 50 km/h, mais vraiment j’ai le moral dans les chaussettes. Patience, ce n’est pas mon point fort!
Enfin, le parc! Nous ne tardons pas à percevoir un groupe d’éléphants, tout rouge de la terre dont ils s’enduisent pour se protéger des moustiques et parasites. Puis la rivière Galana gonflée par la saison des pluies et le Yalta plateau en arrière-plan (c’est une falaise qui longe la berge ouest de la rivière sur des centaines de kilomètres, en fait, c’est une coulée de lave parait-il).
Nous faisons un piquenique aux chutes de Lugard. L’eau rouge est en furie, quelle puissance ! Attention de ne pas glisser, car ce serait la fin. Le spectacle est hypnotisant et grandiose à la fois. Le bon côté de la saison des pluies: les chutes ne sont aussi chargées que quelques jours dans l’année. L’eau explose littéralement en une bruine de couleur dans un vacarme assourdissant. Enfin, je suis content d’avoir pris l’intiativede ce voyage. La récompense.
Eaux bénites?
La première nuit, nous décidons de ne pas prendre de risque avec la pluie et allons dormir au camp de EpiyaChapeyu dans de grandes tentes. C’est tenu par des italiens, donc la cuisine est bonne et l’on se régale en mangeant au bord du fleuve, en observant un énorme hippopotame marcher juste devant notre table tel un fantôme dans la nuit. Le bercement de la rivière rugissante nous revigore et le lendemain est un autre jour.
Nous déménageons pour le « specialcampsite » de Galana, toujours au bord de la rivière. Nous sommes rejoints par d’autres camarades du Moutain Club. L’endroit est magique, à l’ombre des palmiers Doum Doum avec grognements d’hippopotames en fond sonore. Il fait si chaud et humide que je brave les crocos et m’immerge dans la rivière. Un peu de fraicheur, quel bonheur!
Deux heures avant la nuit, vers 16h00, nous mobilisons nos rangers et partons en file indienne à pied le long de la rivière. C’est magnifique, entre le paysage et les nombreux oiseaux aquatiques. Nous surprenons crocos et hippos à qui nous faisons peur. Le soleil descend rapidement et il est déjà l’heure de retourner aux tentes. Le traditionnel feu de camp est vite établi. Nous n’avons pas le temps de finir la première bière qu’une pleine lune rousse apparaît à l’horizon, l’instant magique.
Le lendemain matin, nous traversons le nouveau pont sur la rivière Galana financé par l’Union Européenne pour entreprendre l’ascension du Yalta plateau. Une petite marche de deux heures qui ne semble guère difficile pour une troupe aguerrie comme la nôtre. Mais il fait tellement chaud et humide que ce n’est pas si simple que cela en a l’air. Heureusement une vue extraordinaire nous attend sur les méandres de la rivière et sur le parc de Tsavo Est qui semble s’étendre à l’infini. Réhydratation et sieste sont les bienvenus. Nous guettons les souffles d’air sur les rochers surplombant la rivière, mais ils sont si faibles et si espacés que nous votons pour retourner à l’ombre de notre camp près de la rivière.
Piscine privée, baignade interdite
En fin d’après-midi alors que les camarades se dévouent pour ramener les rangers à Voi, je retourne sur un promontoire qui permet d’observer un coude de la rivière. La quantité d’eau ne faiblit pas. Le soleil couchant apparait sous les nuages caché par une pluie fine. Mais il ne pleut pas là où je bois ma bière en observant les hippopotames. Deux mâles énormes s’observent. Vont-ils se battre? Je les observe à la jumelle et j’en vois un disperser ses excréments en faisant tourner sa queue comme un ventilateur. C’est comme cela que les dominants marquent leur territoires.
Une dernière nuit de feu de camp et de sommeil bercée par la rivière, puis il faut malheureusement s’arracher de notre petit paradis pour entreprendre le long voyage du retour. Sans turbo, nous faisons une moyenne de 55 km/h et il nous faut 7 heures de patience et de frayeur avant d’arriver à bon port. Ce n’est pas si mal, car nos camarades ne font guère mieux avec une voiture en parfait état: 5 heures et demie. C’est long, mais malheureusement, c’est la difficulté d’accès qui préserve le mieux les derniers endroits sauvages de notre petite planète, et le prix à payer pour en profiter.
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- Écrit par : Rémi Fritsch
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