Le coin des Marmottes
Dimanche 7 janvier, Patrick, nous a donné rendez-vous à 10h00 au parking du Parc de Saint Pons pour une randonnée sur le sentier du Limbert. Au programme figurait le Mont des Marseillais, mais le vent annoncé ne nous a pas permis de le faire.
Le Limbert est le nom provençal d’un petit lézard d'une longueur de 20 à 40 cm (Lacerta viridis) que l'on croise dans les endroits ensoleillés
Après avoir longé la route et traversé un petit lotissement, nous empruntons un chemin de terre qui nous conduit à un petit parking qui signale l’entrée du massif du Cruvelier.
Plus loin, nous nous enfonçons dans un sous-bois de pins d’Alep et de chênes kermès. Notre montée s’effectue sans difficulté. Au sommet, à 572 mètres, nous découvrons la tour de surveillance du Mont Cruvelier. Cette vigie est utilisée pour la surveillance des massifs forestiers pendant la période estivale, dans le cadre de la lutte contre les incendies.
Une vue à 360° s’offre à nous: de la Côte Bleue et la rade de Marseille au Cap Sicié, du massif de la Sainte Baume au Garlaban qui trône sur la plaine d'Aubagne.
Mais un fort Mistral souffle au sommet. Nous trouvons un endroit abrité pour déjeuner, et après ce temps de repos, Patrick nous invite à descendre et à emprunter le «sentier des cabrelles» jusqu’au parc départemental de la vallée de Saint Pons.
Le parc de Saint-Pons propriété du Conseil Départemental 13 depuis 1972 couvrait plus de 55 hectares, il en compte 1 200 aujourd'hui. C'est un site protégé, réglementé. C'est un parc forestier où faune et flore sont présentes grâce à l'eau qui coule en abondance. Y poussent de nombreuses espèces végétales, dont certaines très rares dans le Midi de la France. Il abrite aussi des espèces animales protégées.
Dans la descente, nous sommes en surplomb des prés et des grands arbres de l'abbaye cistercienne de Saint Pons fondée par Dame Garcende en 1205. Des religieuses de l'ordre du Citeaux y vivèrent cloîtrées dans la pauvreté et la prière jusqu'en 1427.
La descente se termine au pied de la cascade du moulin.
Nous passons ensuite devant les ruines de l’usine du Paradou qui compose, avec le Foulon et le Moulin de Cuges, un ensemble moulinier exceptionnel.
Fondés au XVIIe siècle par le Marquis d’Albertas, les moulins à papier étaient au nombre de quatre. Ils constituaient le complexe appelé le Paradou qui fonctionnait grâce à quatre chutes d’eau équipées de roues à aubes. En 1738, la papeterie produisait plusieurs sortes de papier. Une partie de la production était vendue localement, une autre était acheminée vers le port de Marseille d’où elle partait pour l’Orient. Une fabrique de papier à cigarettes ainsi qu’une briqueterie s’y installèrent ensuite. Les lieux furent définitivement abandonnés au XXe siècle.
Le moulin du Foulon fut construit au XVIe siècle certainement par les moniales qui l’utilisaient pour “fouler” leurs draps et textiles. Il est mentionné dans les actes de vente, au XIXe siècle, comme moulin à ciment.
Le Département a fait réaliser la restauration et la mise en valeur de ce patrimoine industriel par un chantier d’insertion
Puis nous longeons le torrent du Fauge, affluent de l’Huveaune, qui traverse la vallée de Saint Pons et qui n’est jamais tari. De ce fait, il a permis que se développe au fil de l’histoire des activités liées à la force motrice de l’eau.
En face des vestiges, la chapelle Saint-Martin qui fut la première église paroissiale de Gémenos-le Vieux.La chapelle actuelle de style roman date du XIIIe siècle.
A notre grande surprise, le parc est fermé. Un gardien nous explique que les jours de grand vent l’accès au parc est interdit par mesure de précaution. Nous nous inquiétons de savoir s’il faut que nous fassions demi-tour. Mais non, le gardien nous ouvre la porte et nous permet de regagner le parking. Ouf!
Notre belle journée s'achève par le partage d’une frangipane et d’un verre de cidre. Après l’effort, le réconfort!
Geneviève MARTIN
- Détails
- Écrit par : Geneviève MARTIN
- Affichages : 786
Pour la randonnée du jour (25 octobre 2020), nous avons rendez-vous à Mouriès, village typiquement provençal entouré de collines, de crêtes... et de plus de 80 000 oliviers.
Depuis plus d'un millénaire, la commune produit toutes sortes d'olives et surtout des olives cassées, une spécialité de la Vallée des Baux. Aux début du XXe siècle, Mouriès comptait onze moulins à huile, aujourd'hui il y en a trois qui sont toujours en activité et ouverts au public.
Nous démarrons notre randonnée à partir d’un parking. Nous prenons à gauche la route d'Eygalières et la longeons sur 500m, puis nous empruntons une route en terre qui va, peu de temps après, longer une partie du magnifique et réputé golf de Servanes. Lors de sa construction, des «villae» de l’époque romaine ont été découvertes. Après des fouilles préventives, les vestiges ont été recouverts pour éviter qu’ils ne s’abîment.
Nous nous rapprochons des petites falaises qui sont sur notre gauche. Nous suivons un sentier non balisé qui grimpe sur les crêtes et atteignons un petit plat (petite borne N°10 avec plaque céramique bleue). Nous sommes au pied des falaises blanches dites des "Caisses de Jean Jean".
Les Caisses de Jean Jean, quel drôle de nom ! L’endroit appartenait à un propriétaire nommé Jehan. Quand son fils a hérité, on parlait des terres de Jehan, fils de Jehan….raccourci avec le temps en Jean-Jean.
Quant à l’origine toponymique de «Caisses», certains pensent à une origine pré-celtique (cal, car, cr = pierre), à moins qu’il ne s’agisse du provençal cais (pluriel caisses), la mâchoire, par analogie avec la forme du lieu, et les dents par rapport aux barres rocheuses découpées qui se font face comme les dents d’une mâchoire.
Cet opmpidum qui remonte à l’époque protohistorique (VIe au Ier siècle av. J.-C.) a été classé Monument historique en 1937, avec des vestiges de maisons et un rempart. Des objets divers (fibules, lampes à huile, lion de Servanes) et des gravures remarquables de chevaux et de cavaliers sont aujourd’hui conservés au musée départemental de l’Arles antique.
Nous longeons les caisses de Jean Jean pendant près de deux kilomètres. Nous remarquons un immense pied de lierre en forme de cœur, des vestiges de maisons ainsi que les bases d’une construction allongée, de grande dimension. Sa localisation à l’écart du village et sa taille font penser qu’il s’agissait d’une salle de réunion. Elle aurait pu également avoir une fonction agricole (grange, bergerie ?).
Dix petites bornes réalisées par les élèves d’un collège de Tarascon ont été installées tout au long du sentier de découverte. Sur les bornes, les carreaux indiquent des numéros et des thématiques (faune, flore, paysage, patrimoine, activités humaines).
A la borne qui porte le numéro six, nous abandonnons le chemin principal et nous nous faufilons à travers une végétation dense pour nous rapprocher de la falaise. Nous découvrons alors une forme ronde à son pied. Il s’agit d’une tentative d’extraction d’une meule de moulin sur une strate verticale se trouvant dans une carrière datant probablement du XVIIème. Son emplacement s’explique par le fait que la falaise est composée de plusieurs couches. La première strate est de l’épaisseur de la pierre. Cette dernière était donc assez facile à détacher du mur.
Pour la fabriquer, on pense que les hommes faisaient des trous autour de la pierre puis y mettaient de l’eau. Pendant l’hiver l’eau gelait et la roche cassait. C’est comme cela qu’ils parvenaient à lui donner une forme ronde.
On pense qu’ils réussissaient à la faire rouler jusqu’au moulin grâce à des rondins de bois. Dans le moulin, cette grosse pierre dure servait à moudre les graines ou à écraser les olives.
Nous longeons la falaise et rencontrons plusieurs groupes de grimpeurs. En effet, les Caisses de Jean-Jean sont appréciées par les grimpeurs qui ont installé des voies d’escalade sur les falaises. Chaque voie a un nom, certains sont écrits sur la roche.
Un peu plus loin, une percée dans la roche nous permet d’admirer le paysage: à nos pieds, le golf de Servanne et des oliveraies.
Le sentier de terre qui longe la falaise se termine. Nous empruntons alors, entre deux pierres, une petite route goudronnée qui traverse de belles oliveraies, direction le Cagalou, la Herrero, le Gour Blanc. Nous rencontrons des cavaliers et des cueilleurs d’olives.
Au bout de 800m, nous atteignons le canal des Alpilles que nous suivons. Son parcours, d’une longueur de cinquante trois kilomètres comporte sept siphons, trois superbes aqueducs et sept tunnels dont celui des clapiers. Sans lui, il est probable que les agriculteurs auraient été ruinés, la sécheresse ayant sévi pendant plusieurs années. Mis en service en 1914, ce canal prend sa source à Eyguières, via le canal Boisgelin Craponne alimenté lui-même par les eaux de la Durance, et la transporte jusqu’à Fontvieille. Il peut servir aussi aux pompiers en cas d’incendie.
Le long du canal et dans les oliveraies, pousse du fenouil sauvage. Ses feuilles et ses tiges anisées parfumeront quelques unes de nos préparations culinaires et notamment le poisson grillé.
Après avoir longé le mur en pierres d'une grande maison, nous passons devant les ruines de la ferme du Cagalou, un ancien puits puis la belle propriété d’Entremonts.
Nous voilà revenus au départ de la boucle. Au croisement des chemins, nous prenons à droite celui qui borde le golf (passage canadien) et qui permet de longer par le bas et, d'un peu plus loin, les "Caisses de Jean Jean" versant Sud que l'on a sur notre droite. Nous faisons une halte à la source de l'Olivier. L'ancienne pompe est un peu difficile à amorcer. Nous suivons ce chemin sur deux kilomètres environ et rejoignons une route goudronnée que nous empruntons quelques minutes avant de prendre à gauche une petite sente qui permet de longer la route tout en marchant dans la garrigue. Plus loin, nous passons devant le portail d'entrée du Château de Servanne .
Un sentier nous permet de rejoindre la colline. Après une courte montée, nous suivons un chemin qui passe au bas d’une citerne réserve d'eau, puis, au bout d’un moment, nous rejoignons le parking et nos véhicules.
Geneviève MARTIN
- Détails
- Écrit par : Geneviève MARTIN
- Affichages : 885
Aujourd’hui, 18 octobre 2020, notre randonnée démarre du col des Portes (631 mètres) situé sur les contreforts Nord de la montagne Sainte-Victoire. Il est dans les Bouches du Rhône, à la limite du Var, entre les villages de Vauvenargues et de Rians et Pourrières.
Nous empruntons un sentier balisé en rouge conduisant aux crêtes. Cet itinéraire permet d'atteindre le pic des Mouches et les crêtes orientales de Sainte-Victoire par un sentier assez facile, présentant peu de dénivelé : moins de 400 mètres.
Le sentier, étroit mais confortable, longe un petit vallon. Pendant un court moment, une petite falaise le borde. Puis se présente une montée un peu raide. Nous prenons le temps de souffler un peu et de tourner notre regard au Nord : devant nous, l'Adrech de la Citadelle avec son Oppidum ruiné (site protohistorique remontant à l'âge de fer, IIIème et IIème siècles avant JC).
La montée se poursuit en s'adoucissant, alternant les zones ensoleillées ou boisées de chênes verts ou blancs, de buis, genévriers, pins d'Alep et pins Sylvestres.
Quand enfin nous sortons de la forêt pour arriver presque au sommet dégagé, nous sommes récompensés car la vue à 360° sur la Provence est exceptionnelle : au Sud Gardanne, la Chaîne de l’Etoile, l’Etang de Berre ; au Nord les Ecrins, le Pelvoux, les trois Evêchés, au Sud-Est la Sainte-Baume, au Nord-Est les Alpes
Peu après, nous atteignons le point culminant de la montagne, le Pic des Mouches, à 1011 mètres. Une girouette pour les parapentistes (que nous avons rencontrés au cours de la montée) et une table d’orientation nous signalent le sommet.
Avant de repartir, nous cherchons, en contrebas de la crête dans le versant Nord, l’entrée du « garagaï de Cagoloup », un gouffre de près de quinze mètres de diamètre et profond d’autant, qui débouche sur deux puits verticaux de dix et vingt-cinq mètres de profondeur conduisant à une grande salle. Il s’agit d’un puits de dissolution dont la visite est réservée aux spéléologues.
La Sainte-Victoire, comme tous les massifs calcaires, possède ses "gouffres" impressionnants : l'eau de pluie sur le calcaire provoque une réaction chimique qui "dissout" la roche pour former des trous appelés « garagaï ». A cela, s'ajoute l'action mécanique du ruissellement. On en rencontre quelques uns sur la crête de la montagne.
Il est maintenant l’heure de nous restaurer au soleil tout en profitant du panorama de la vallée de l'Arc aux sommets déjà enneigés des Alpes du sud.
Ensuite, nous entamons la descente sous les chênes verts par le GR9 qui nous conduit à l'Oratoire de Malivert (776m) qui marque un carrefour de pistes et de chemins.
Cet édifice est orienté vers l'Est. Il fut érigé au XVIIème siècle pour marquer le lieu où s'était réalisé un vœu, a priori fait au cours des grandes épidémies de peste noire en 1631 et 1720.Il était un point de rencontre pour les troupeaux en transhumance entre la Camargue et les Alpes.
Derrière l'oratoire, un poteau indique, au Nord-ouest, le chemin à prendre. Nous empruntons une large piste assez monotone. La descente est facile, avec quelques parties ombragées. Heureusement que Patrick connaissait la randonnée car, sur notre gauche, le tracé bleu quitte la piste. Ce changement de direction est discrètement signalé par un petit cairn portant la balise bleue qu’aucun de nous n’avait remarqué.
Le sentier longe un court moment une clôture jusqu'à un portillon à franchir. La descente serpente entre les pins pour arriver devant une large piste balisée en bleue qui nous conduit, en décrivant quelques courbes, au parking du Puits d'Auzon où un petit sentier balisé en jaune, nous permet de rejoindre rapidement le Col des Portes.
Geneviève MARTIN
- Détails
- Écrit par : Geneviève MARTIN
- Affichages : 1077
Dimanche 8 décembre, notre accompagnateur, Patrick, nous a donné rendez-vous à 10h00 au parking du Parc de Saint Pons pour une randonnée sur le sentier du Limbert.
Le Limbert est le nom provençal d’un petit lézard d'une longueur de 20 à 40 cm que l'on croise dans les endroits ensoleillés
Nous nous engageons sur un chemin qui nous conduit à un théâtre en plein air créé en 1920 par Dominique Piazza. Avec ses gradins semi-circulaires, il a accueilli de tous temps les spectacles du village de Gémenos et même de grands artistes: Le Luron, Joe Dassin, Sardou, ... Aujourd'hui, le Festival des Arts Verts y est organisé chaque année.
Malheureusement, le portail d’accès à la route est cadenassé et nous devons rebrousser chemin. Mais nous ne regrettons pas le détour qui nous a permis de découvrir ce lieu magnifique.
Après avoir longé la route, nous empruntons un chemin de terre qui nous conduit à l’entrée du massif du Cruvelier. Plus loin, nous nous enfonçons dans un sous-bois de pins d’Alep et de chênes kermès. Notre montée s’effectue sans difficulté. Au sommet, à 572 mètres, nous découvrons la tour de surveillance du Mont Cruvelier. Récente et bien entretenue, cette vigie fait partie des trente-six vigies qui, dans notre département, constituent un dispositif permettant de détecter la moindre fumée.
La vue à 360° qui s’offre à nous nous permet d’observer le Garlaban, la plaine de Gémenos et d’Aubagne, Marseille et sa rade, la Côte Bleue, la chaîne de Saint Cyr et les Calanques, Cassis et la couronne de Charlemagne, Cap Sicié, …
Après une courte pause déjeuner, Patrick nous invite à descendre et emprunter le «sentier du blé» jusqu’à la vallée de Saint Pons.
Pourquoi un sentier du blé en plein massif? Le "sentier du blé" était un chemin muletier que les cultivateurs de la plaine de Cuges empruntaient pour apporter leur grain aux moulins de Saint-Pons . En effet, Cuges ne disposait pas de cours d'eau permanent, comme sa commune voisine Gémenos, et pas de cours d'eau, signifie pas d'énergie hydraulique pérenne, donc pas de moulin.
Au XVIe siècle, la commune de Cuges racheta le moulin de Saint-Pons. Le circuit à travers les collines permit d'amener à dos de mulets, les sacs de blé jusqu'au moulin de la Vallée de Saint-Pons. Evidemment, les sacs de farine suivaient le même chemin en sens inverse...
A certains endroits, les anciens ont bien stabilisé le chemin avec des murs de soutènements et, sur le sol, on remarque parfois la roche usée par les roues de chariot.
Dans la descente, nous sommes en surplomb des prés et des grands arbres de l'abbaye cistercienne de Saint Pons fondée par Dame Garcende en 1205. Des religieuses de l'ordre du Citeaux y vivèrent cloîtrées dans la pauvreté et la prière jusqu'en 1427.
La descente se termine au pied de la cascade du moulin.
Nous longeons ensuite le torrent du Fauge, affluent de l’Huveaune, qui traverse la vallée de Saint Pons et qui n’est jamais tari.
Nous passons devant les ruines de l’usine du Paradou (fabrique de papier à cigarette) qui compose, avec le Foulon (fabrique de plâtre) et le Moulin de Cuges un ensemble moulinier exceptionnel.
Notre belle journée s'achève et nous rejoignons les voitures.
- Détails
- Écrit par : Geneviève MARTIN
- Affichages : 1290
En ce dernier dimanche de septembre, Patrick nous a donné rendez-vous à Monieux pour découvrir les gorges de la Nesque, classées Natura2000.
Le nom de Nesque dérive d'Annesca, divinité romaine représentée sous la forme d'une femme porteuse d'eau et d'épis de blé, symboles de vie, de richesse et d'abondance.
La Nesque est une petite rivière qui prend sa source à Aurel sur le flanc Est du Mont-Ventoux. Elle a creusé son lit dans les calcaires de l'urgonien (130 à 125 Ma), constituant les monts de Vaucluse, formant les gorges les plus spectaculaires de Provence après celle du Verdon. Après le Village de Monieux, la Nesque disparaît dans les gorges du même nom qui sont longues de 25 kilomètres. L'entrée des gorges est marquée par le lac du Bourguet créé en 1965 lors de la mise en place de la base lance-missiles stratégique du plateau d'Albion. De sa source à l'entrée des gorges, les eaux de la Nesque entraînaient du XVIIIe au début du XXe siècle pas moins de vingt-huit moulins à grains. La région était autrefois le grenier à blé des pays du Ventoux. Après un court parcours à travers les monts de Vaucluse, elle se jette dans la Sorgue, peu avant Avignon.
Après avoir laissé les véhicules, nous rejoignons le village, en direction du GR. Très rapidement, le goudron laisse la place à un petit sentier qui longe l’arrière d’une maison. Le sentier s’élève pendant un moment, puis bifurque soudainement à gauche au niveau du panneau «le sentier des chapelles». Le point de vue sur le village, la plaine et le lac est dégagé.
Après être redescendus, nous traversons la route et entamons, depuis un le belvédère de Castellas, la descente vertigineuse dans les gorges. Le sentier est difficile avec des passages rocheux sur des corniches surplombant les gorges.
Au fond de la gorge, nous atteignons la petite chapelle de Saint-Michel de Anesca, édifice modeste restaurée en 1643. Cette chapelle romane a été édifiée lors du XIIe siècle à l’abri d’un vaste surplomb rocheux. Elle dépendait de l’abbaye de Montmajour. Un pèlerinage s’y déroulait encore avant la seconde guerre mondiale tour les 29 septembre. Au cours des XVIIIe et XIXe siècle y vécurent des ermites dans une cavité dont l’entrée a été comblée.
Juste après la chapelle, nous traversons le lit à sec de la Nesque. Le sentier, assez raide, remonte en rive gauche et offre de magnifiques points de vue, notamment sur le majestueux Rocher du Cire qui tire son nom des abeilles sauvages qui le peuplaient. Il surplombe le lit de la Nesque de plus de 250 m avec une falaise verticale de 200 m. Le site est évoqué par Frédéric Mistral dans le poème Calendal ainsi que dans ses mémoires.
De nombreux abris sous roche sont visibles dans les falaises des gorges. Ces abris sont dénommés en Provence des baumes ou bau (baou). L'une d'elles est devenue célèbre après la découverte, au XXème siècle, d'un campement de l'homme de Neandertal. Il s'agit de la Bau de l'Aubesier.
Enfin, le chemin s’éloigne des gorges jusqu’à atteindre la balise «La Peisse» (725m). Nous abandonnons le GR, et filons à gauche en direction de Monieux, jusqu’au plan d’eau. La boucle est bouclée!
Photo: Patrick BERTRAND
- Détails
- Écrit par : Geneviève MARTIN
- Affichages : 1971